La moitié des Canadiens estiment que la science du climat reste incertaine

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L’ouragan Irma le 5 septembre. (Photo: NASA)
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Publié 26/09/2017 par François Bergeron

Malgré l’incessante propagande de plusieurs de nos gouvernements, notamment celui de l’Ontario, sur la nécessité de réformer nos économies pour mitiger les aléas du climat, 47% des Canadiens considèrent que «le fondement scientifique du réchauffement climatique est incertain», selon un récent sondage du Centre des sciences de l’Ontario.

Ce scepticisme serait à la hausse, puisqu’il s’élevait à 40% l’an dernier dans le premier sondage annuel de plus de 1500 Canadiens commandé à la firme Léger pour marquer la Semaine canadienne de la culture scientifique (du 18 au 24 septembre cette année).

Maurice Bitran, le chef du Centre des sciences de l’Ontario, reconnaît que le changement climatique est un sujet «vivement débattu par les politiciens et l’industrie». Mais il se désole des résultats de son sondage, car il croit à un «consensus substantiel» dans la communauté scientifique.

Questions complexes

Or, quatre Canadiens sur dix (43%) pensent maintenant que la science est une question d’opinion plutôt que de fait, tandis que près du tiers (31%) disent ne pas comprendre la science rapportée dans les nouvelles, n’y croient pas ou n’y font pas confiance.

«Cette détérioration de la confiance a des répercussions sérieuses parce que notre santé, notre prospérité et notre sécurité futures dépendent toutes de décisions importantes, souvent difficiles, fondées sur les travaux scientifiques», opine M. Bitran.

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Ce serait la faute des médias ou de certains médias, 79% des Canadiens craignant que les «fausses nouvelles» nuisent à la perception de la science dans le grand public, selon le sondage.

Infos biaisées sur le climat

Le Centre des sciences de l’Ontario reconnaît qu’il existe «une préoccupation envers la crédibilité des médias de nouvelles pour ce qui est de communiquer les questions scientifiques», car près de sept Canadiens sur dix (68%) croient que les reportages scientifiques sont «diffusés sélectivement» pour soutenir les objectifs des médias d’information, tandis que six Canadiens sur dix (59%) croient que la couverture scientifique est présentée pour «appuyer des positions politiques».

Un exemple notoire de biais est celui de Radio-Canada, dont l’ombudsman a validé en 2015 la promesse de l’animateur de sa principale émission scientifique de ne jamais inviter de «climatosceptiques» débattre à son micro des tenants et des aboutissants des changements climatiques.

On ne se souvient pas non plus que des scientifiques contestant le narratif alarmiste aient été invités dans la série de conférences du Centre des sciences de l’Ontario. La semaine dernière, on avait d’ailleurs droit à une autre crise d’angoisse de David Suzuki sur le thème de la survie de l’humanité.

Majorité méfiante

Par ailleurs, selon le sondage annuel du Centre des sciences de l’Ontario, on trouve 24% des jeunes identifiés à la génération des milléniaux pour dire que les vaccins sont liés à l’autisme (la moyenne canadienne est de 19%), une opinion encore plus minoritaire dans la communauté médicale.

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Inversement, au sujet des OGM (organismes génétiquement modifiés), c’est l’opinion minoritaire dans la population générale qui aurait la faveur des experts: dans le sondage de 2016, moins d’un Canadien sur cinq (19%) estimait que les OGM sont bons pour leur santé, alors que trois sur cinq (57%) en avaient peur.

19% des Canadians disaient se fier à leur «intuition» plutôt qu’à la science pour se faire une tête sur les OGM.

Finalement, qui est digne de confiance? Nos musées et centres de sciences, nos écoles et nos scientifiques demeurent des «ressources fiables» selon près de neuf Canadiens sur dix, tandis que huit sur dix croient qu’une plus grand part de financement devrait être consacrée à l’enseignement des sciences et à la recherche scientifique.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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