BOURNE, Massachusetts – Après le passage de l’ouragan Katrina, à l’heure de la reconstruction de la Nouvelle-Orléans, que va-t-il advenir de la population francophone de la Louisiane? Le risque est de voir disparaître à jamais un pan de ce qui faisait le charme si particulier de la Louisiane si ses communautés cajun et créole ne reviennent pas.
David Cheramie, directeur du Conseil pour le développement du français, craint que cela ne soit bientôt plus que le souvenir d’un monde disparu dans les cataractes de Katrina. Les francophones de Louisiane sont confrontés à ce qui est «probablement la pire catastrophe» de leur histoire, estime-t-il. «Nous pouvons reconstruire les digues, nous pouvons reconstruire les bâtiments. Mais est-ce que les familles vont revenir?»
Lorsque Katrina a inondé la Nouvelle-Orléans, nombre de Créoles et autres francophones ont fui, comme tous les autres, vers Houston, Atlanta, ou des hébergements provisoires dans tout le pays.
Un grand nombre s’était réfugié dans l’ouest de la Louisiane, au coeur du pays cajun. Mais moins d’un mois plus tard, l’ouragan Rita y semait à son tour la destruction, provoquant un nouvel exode.
Pour Barry Ancelet, professeur cajun spécialiste du langage et du folklore de l’Université de Louisiane à Lafayette, c’est un «coup dur»; «nombre de ces gens ne reviendront pas». Tout en estimant toutefois que «nous avons survécu à beaucoup de coups durs».