«Une quinzaine d’armées démocratiques redécouvrent l’intérêt de la guerre en terme de sécurité», selon Jean Joana, professeur en science politique à l’Université de Montpellier 1.
Tensions en Ukraine, guerre civile en Syrie, insurrections en Irak depuis le retrait des troupes américaines, guerre au Mali… La liste des conflits contemporains est longue et ne cesse croître. Ce contexte belliqueux qui n’a pas échappé à l’œil de l’Alliance française de Toronto, où est passé le professeur Joana la semaine dernière.
La question entre armée et démocratie est à la fois «classique et importante» selon le politologue avignonnais. D’abord parce qu’il s’agit d’une réflexion d’actualité, alors que les démocraties occidentales «redécouvrent» l’utilité de la guerre.
Une seconde raison tient du rôle central de l’armée dans l’avènement de la démocratie des pays européens. Celle-ci explicite de manière concrète le lien fort que les notions d’armée et de démocratie entretiennent.
La dernière raison pour laquelle ces deux idées (armée et démocratie) sont à la fois classiques et importantes est paradoxale puisqu’il s’agit des contractions entre les deux. Le professeur explique que «oui les militaires ont du pouvoir au sein d’un gouvernement politique, mais ce n’est pas une menace pour la démocratie».