Les secrets, qui entourent les 56 gravures exposées à la Galerie de l’Alliance française de Toronto, ont été dévoilés le mercredi 17 septembre. Une quarantaine de personnes étaient réunies pour découvrir l’exposition Un monde en Noir et Blanc qui marque le lancement de la saison culturelle 2008-2009 de l’Alliance. Une rétrospective sur l’histoire de cet art traditionnel a été offerte par une graveuse de chez nous, Isabelle Hemard.
Un art des plus expressifs, les œuvres, rassemblées par la Commissaire de l’exposition Laurence Quételart-Martin, proviennent d’ateliers du monde entier. «J’ai voulu rendre hommage à tous ces artistes véritables qui, souvent dans la solitude et l’austérité, se battent pour nous rendre le monde plus beau. Dans ces temps de standardisation et de complaisance, cette exigence représente ce dont nous pouvons être le plus fier en tant qu’être humain. Tous ces artistes, aussi différents soient-ils, ont au moins une chose en commun : leurs oeuvres m’ont touchée… Beauté, humour et imagination les relient, et toutes ces gravures nous révèlent les mondes intérieurs fascinants de ceux qui les habitent.»
Difficile de trouver meilleur échantillon pour observer et apprécier les milles et une techniques utilisées par ces artistes. C’est aussi une belle occasion de découvrir des portraits parfois dérangeants, parfois rassurants qui sont les reflets d’un autre espace, celui de l’inconscient universel.
«Il n’existe pas de procédé déterminé dans la gravure. Chaque artiste crée sa propre méthode, les outils également diffèrent en fonction de ce que l’on cherche à transmettre comme message. Nous pouvons utiliser une surface en bois, en métal ou en linoléum et tracer les creux à l’aide d’un burin ou d’une pointe sèche», explique Isabelle Hemard à l’assistance.
Graveuse de formation, Isabelle a déjà participé à de nombreuses expositions collectives à travers le pays dont, entre autres, au Open Studio, à la Galerie d’art Bergeron d’Ottawa et au centre Harbourfront. «Le graveur réalise des creux sur la plaque en métal ou en bois selon son inspiration. Il forme avec son outil des dessins en relief qu’il recouvre d’encre. Les creux ne prenant pas d’encre, il place un papier dessus où seuls les reliefs y seront imprimés, avant de passer l’ouvrage sous la presse», poursuit-elle.