La Grande Guerre: comment en est-on arrivé là?

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Publié 05/08/2014 par Gabriel Racle

1914. L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet et à la Russie le 5 août, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1er août, à la France le 3 août, le Royaume-Uni à l’Allemagne, le 4 août, à l’Autriche-Hongrie le 13 août.

Le 5 août, le gouverneur général du Canada déclare que le Canada entre en guerre contre l’Allemagne. La France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie le 11 août. Le Japon déclare la guerre à l’Allemagne le 23 août, la France et le Royaume-Uni à la Turquie le 3 novembre.

Et c’est ainsi que débutait ce «cataclysme affreux», pour reprendre une expression de l’historien français Jean-Noël Jeanneney, qui allait causer dix millions de morts dans le monde, dont pour le Canada 67 000 morts et 173 000 blessés, sans parler des destructions massives.

Origines du conflit

Les causes profondes ayant conduit à ce cataclysme sont nombreuses. «On compte parmi les raisons structurelles un nationalisme fort, la montée des impérialismes, et les volontés expansionnistes qui y sont associées, comme l’irrédentisme italien, des conflits précédents non résolus (…la perte de l’Alsace-Lorraine par la France, guerres balkaniques), auxquelles s’ajoutent des rivalités économiques, un système d’alliances militaires complexe entre les différents pays européens… l’indépendance belge de 1830, entraînant la France et l’Angleterre à se porter garantes de celle-ci.» (Wikipédia)

Il faut se remémorer la situation géopolitique de l’Europe de 1914, dans laquelle s’expriment ces tendances profondes. La France a perdu l’Alsace-Lorraine en 1870, annexée par l’Empire allemand à la tête duquel se trouve le Kaiser Guillaume II (1859-1941).

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L’Empire austro-hongrois, ou la «double monarchie», dirigé par l’empereur François-Joseph (1830-1916, le mati de Sissi) occupe un vaste territoire au sud de l’Empire allemand, avec l’Italie à l’Ouest, l’Empire russe à l’Est et la Serbie et la Roumanie au Sud. Depuis 1882, la Serbie forme un royaume de langue slave dirigé par Pierre 1er (1844-1921).

Le déclenchement

Le détonateur du processus aboutissant à la guerre est le double assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse Sophie Chotek, le 28 juin 1914.

François-Ferdinand (51 ans), neveu de François-Joseph, impatient de succéder à son oncle âgé de 84 ans, visite Sarajevo en qualité d’inspecteur général des forces militaires. Sarajevo est la capitale de la Bosnie-Herzégovine, annexée par l’empire austro-hongrois en 1908.

Mais à Belgrade, capitale de la Serbie, le chef des services de renseignements, le colonel Dimitrievitch, manipule une organisation secrète terroriste, La Main noire. Celle-ci prône la réunion de tous les Slaves du Sud (on dit aussi Yougoslaves) autour de la Serbie, principal État slave des Balkans.

Une partie de ces Slaves se trouvent sous la coupe de l’Autriche-Hongrie. Et c’est un Slave musulman de Bosnie qui commet l’attentat meurtrier.

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Vienne accuse immédiatement les services secrets serbes et lance un ultimatum à la Serbie le 23 juillet, réclamant notamment le droit de participer à l’enquête sur l’assassinat. La Serbie refuse et l’empire d’Autriche lui déclare la guerre le 28 juillet. La Russie, qui protège la Serbie slave par un traité, mobilise des troupes à la frontière autrichienne.

L’Allemagne assure l’Autriche-Hongrie de son soutien et lui conseille la fermeté. Les Autrichiens pensent battre facilement la Serbie, lui donner une bonne leçon et l’éliminer comme puissance dans les Balkans. Guillaume II demande à son cousin le tsar Nicolas de révoquer son ordre de mobilisation. Le 1er août, à la suite du refus russe, l’Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie.

S’ensuit un enchevêtrement d’actions militaires, d’ultimatums, de déclarations de guerre, d’alliances qui aboutissent finalement à la Grande Guerre, qui met aux prises la Triple Entente (Royaume-Uni, France, Russie) et les empires allemand, austro-hongrois et ottoman. L’Italie se déclare d’abord neutre, avant de rejoindre la Triple Entente.

Comme la plupart des pays engagés possèdent des colonies, l’affrontement prend rapidement un caractère mondial: faisant partie du Commonwealth, le Canada, l’Australie, l’Inde, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud entrent automatiquement en guerre contre l’Allemagne, de même que les colonies de la France et de la Belgique, envahie par l’Allemagne.

L’apocalypse

Il faudrait de nombreux articles pour décrire ce conflit de longue durée, sans même entrer dans des détails, comme nous l’avons fait pour ne retenir que les points marquants de ses origines.

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Mais heureusement les éditions Flammarion nous présentent dans un format agréable une «encyclopédie» qui couvre l’ensemble du conflit. Apocalypse: la 1ère guerre mondiale comprend cinq sections. Chacune d’elle correspond à une période chronologique précise de cette guerre mondiale: Furie, Peur, Enfer, Rage, Délivrance.

Des textes explicatifs courts, des illustrations photographiques abondantes permettent de suivre le déroulement de ce conflit et de s’en faire une très bonne idée générale. Il contribue à mieux comprendre comment le monde a pu basculer dans ce cataclysme. C’est vraiment le livre de l’apocalypse.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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