La gestion canadienne des ours polaires est critiquée

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Publié 11/02/2013 par Bob Weber (La Presse Canadienne)

à 13h57 HNE, le 10 février 2013.

EDMONTON – Le Canada pourrait perdre une bataille internationale concernant sa gestion des ours polaires au moment où d’anciens alliés changent leur fusil d’épaule et soutiennent désormais une proposition d’interdiction du commerce transfrontalier pour certaines parties de l’animal.

Le commerce de l’ours polaire, qui est au coeur du débat, est une entreprise en pleine croissance et lucrative pour les chasseurs inuits, qui vendent les peaux en tant que sous-produit de leur chasse traditionnelle.

Une défaite constituerait aussi un «avertissement» pour le Canada et une atteinte à son image de gardien responsable du puissant prédateur de l’Arctique.

Au début du mois prochain, les pays du monde entier se réuniront à Bangkok pour examiner les changements à la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction.

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Parmi les propositions qui seront étudiées figure celle des États-Unis qui souhaitent placer les peaux d’ours polaires, les têtes ou les autres parties dans la même catégorie que l’ivoire d’éléphant, ce qui aurait pour effet d’interdire leur vente à l’extérieur des frontières du Canada.

Le Canada s’était opposé à une proposition similaire en 2010 et avait réussi à la repousser avec l’aide de l’Union européenne (UE), qui avait voté en bloc pour vaincre la motion.

Maintenant, de grands pays dont le Royaume-Uni et Pays-Bas, ont annoncé qu’ils appuieraient une interdiction. La Russie, dont le territoire abrite aussi des ours polaires, est également d’accord avec les États-Unis.

L’Allemagne, l’Autriche, la Belgique et la Pologne appuient aussi le changement. D’anciens opposants à des règles plus strictes, comme l’Espagne, la Grèce et la France, sont maintenant indécis. Une réunion tenue la semaine dernière qui visait à convenir d’une position commune pour l’UE s’est conclue sans consensus.

Le Canada peut maintenant au mieux espérer que l’UE s’abstienne, a déclaré le directeur du Service des pêcheries et des animaux sauvages des États-Unis, Dan Ashe.

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«Nous avons récolté suffisamment de votes de manière que l’UE ne peut pas s’opposer (à notre proposition). Il ne reste pas suffisamment de voix pour que l’UE parvienne à faire adopter une position d’opposition», a-t-il conclu.

Le Canada — le seul pays qui autorise le commerce des parties de l’ours polaire — a longtemps soutenu que les populations d’ours étaient en bonne santé et que la population d’ours se maintenait entre 20 000 et 25 000 individus.

Des fonctionnaires canadiens affirment les changements climatiques représentent la véritable menace pour les ours et non le commerce international. Ils assurent que le fait de restreindre le commerce ne réduirait pas le nombre d’ours tués, puisque l’interdiction n’affecterait pas la chasse traditionnelle ou sportive.

«(La proposition américaine) n’aurait aucun avantage pour la conservation, mais nuirait aux moyens de subsistance de nos peuples inuits», a indiqué un porte-parole d’Environnement Canada dans un courriel.

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