Des formules mathématiques appliquées à la démographie aident déjà à dessiner les contours de la ville de l’avenir. Guillaume Marois, du Centre Urbanisation Culture et Société de l’Institut national de la recherche scientifique, rêve de parvenir à un résultat semblable, mais à plus petite échelle, celle des localités.
«Ce qui m’intéresse, c’est d’objectiver la réalité par des calculs et en ajoutant des dimensions susceptibles d’améliorer nos modèles de projection», explique le jeune démographe qui s’inspire alors de la psycho-histoire d’Asimov – une science fictive où les connaissances psychologiques et sociales permettraient de prévoir l’histoire.
Dans le cadre de sa thèse de doctorat en démographie, il a développé un nouvel outil — le Local Demografic Simulations — destiné à faciliter la planification urbaine. Pour appréhender les mouvances démographiques, son modèle effectue des projections à petite échelle, celle des localités.
Contrairement aux macroprojections traditionnelles avec lesquelles jonglent habituellement les démographes, le modèle qu’il a développé en collaboration avec son directeur de recherche, Alain Bélanger, s’attache à caractériser les profils individuels.
«Chaque individu possède un profil différent: âge, sexe, langue parlée, statut d’immigrant, etc. Lorsqu’on le connaît, on peut caractériser sa mobilité dans la ville», soutient le jeune chercheur. Il suffit alors de faire la somme de tous ces profils individuels en tenant compte des variables locales, par exemple, le nombre de logements construits pour bâtir des scénarios de mobilité démographique fiables.