Samedi, la Franco-Fête reprendra ses droits sur la scène du Centre Harbourfront. À l’image de l’année dernière, la programmation s’annonce chargée, et les amateurs de musique, désireux de célébrer la culture francophone en plein coeur de la capitale économique du Canada anglais, devraient se voir offrir les moyens de le faire jusqu’aux petites heures. Le tout bien sûr sous le regard bienveillant du saint patron des Canadiens-Français, qui se préparera en même temps aux festivités des plaines d’Abraham données en son honneur le lendemain.
Bien avant de devenir la «Fête nationale» du Québec, et par élargissement celle de tous les Canadiens-Français, la fête de la Saint Jean Baptiste étaient l’apanage des peuples païens. Ils célébraient le solstice d’été par un grand feu de joie qui symbolisait à l’époque la toute puissance de la lumière, alors à son apogée.
La France catholique de Clovis reprit ensuite cette tradition du feu de joie, afin de célébrer la naissance de Saint Jean le Baptiste, cousin de Jésus lui ayant transmis la bénédiction divine. La tradition religieuse a par la suite traversé les frontières de l’Europe, ainsi que l’Atlantique avec les premières expéditions colonisatrices en terre d’Amérique. Dès 1636, les Relations de Jésuites font état de manifestations de ce type au Québec, alors que la ville éponyme ne compte à l’époque que 200 âmes.
Et si la Saint Jean Baptiste est aujourd’hui perçue sur notre continent comme la fête du Québec et plus largement de la francophonie canadienne, voire nord-américaine, elle revêt toujours une importance particulière pour les catholiques du vieux continent.
Ne serait-ce qu’à travers le poids historique de la Saint Jean Baptiste, la Franco-Fête se devait d’être un ambassadeur irréprochable de la culture francophone.