La France s’anime au TAAFI

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Le long métrage de Shôjirô Nishimi et Guillaume Renard, MFKZ sera présenté au TAAFI en fin de semaine.
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Publié 15/02/2019 par Maude Fraser

Du 15 au 17 février, les films sont de retour au Festival international d’art d’animation de Toronto (TAAFI) et plusieurs oeuvres françaises émergent du lot.

Pour la première fois depuis 2016, le TAAFI réintègre le volet festival de films à sa programmation annuelle. L’organisme avait préféré, ces dernières années, se concentrer sur un salon de l’emploi pour les étudiants des divers domaines touchant l’animation.

C’est donc un grand retour pour ce pan du programme qui, lors de la création du festival en 2012, faisait partie d’un seul et même évènement tenu conjointement avec un salon de l’emploi et des conférences axées sur l’industrie.

Selon John Rooney, membre de l’équipe de direction depuis l’automne dernier, en regroupant ces trois volets le festival s’éparpillait plus qu’il ne se focalisait.

«Cette année on a eu vraiment envie de tout faire. Mais pour ne pas répéter nos erreurs, on a décidé d’étaler la programmation sur un an.» Le festival organise donc désormais trois évènements distincts: un pour les étudiants au printemps, un pour l’industrie à l’automne et un pour le cinéma d’animation à l’hiver.

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«L’histoire d’abord»

Selon John Rooney, aussi directeur de la programmation, le choix des films s’est fait de façon très organique. «On n’a pas de petites cases à cocher. On regarde les films qui ont été soumis, on note ceux qui sont les plus intéressants, et on essaye de les grouper selon leur genre.»

La mise en récit est ce qu’il y a de plus important pour lui, même dans un film d’animation. «C’est toujours l’histoire d’abord, l’art en second». Un film aux animations esthétiquement intéressantes n’est pas suffisant si l’histoire n’est pas accrocheuse.

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Le film à l’humour décalé réalisé par Lea Oiry, Juliette Mercier, Amaury Choubane, Stanislas Becot, Johanna Guillaume a su retenir l’attention des programmateurs.

La France: remarquable en animation

C’est donc pour leurs scénarios captivants que neuf films francophones ont été sélectionnés dans cette prochaine édition du TAAFI, au même titre que tous les autres films et courts métrages de partout dans le monde.

La présence de ces films d’animation dans la programmation n’étonne pas du tout John Rooney. «Dans l’industrie, la France a toujours été reconnue pour ses films d’animation de qualité.»

Parmi les trois longs métrages présentés, le film MFKZ, co-réalisé par Shôjirô Nishimi et Guillaume Renard, fait bonne figure. «Il est simplement hilarant, et unique en son genre», décrit le directeur de la programmation. Cette collaboration franco-japonaise s’ancre habillement dans la culture de l’anime, autant par son esthétique que par son histoire qui évoquera à certain celle du classique japonais Akira.

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Battle Royale raconte l’histoire d’une domestique entichée d’un roi.

Parmi les coups de coeur du directeur figure aussi le court métrage Battle royal réalisé par Mégane Lepage, Kevin Langouët, Meghan Marino, Agathe Revillod et Fanny Robert-Dumas. «C’est une comédie assez sombre, mais qui est visuellement très drôle», explique-t-il.

Animer le drame

Si la plupart des films français du festival sont des comédies, d’autres sont assez dramatiques. Le court métrage Giant Child de l’étudiante torontoise Camila De Guzman, aborde pour sa part le deuil d’une mère.

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Le film Giant Child de Camila De Guzman.

Selon John Rooney, les films d’animation dramatiques sont encore largement incompris.

Si la pensée populaire tendait à associer le cinéma d’animation à l’enfance, celle-ci a bien évolué. «Avec des séries, comme Family Guys ou BoJack Horseman, il y a de plus en plus de place pour des animations destinées aux adultes», précise M. Ronney.

«La prochaine barrière à franchir, c’est avec le genre dramatique», soutient John. Pour lui, le langage de l’animation à ce pouvoir de faciliter l’accès à des sujets plus sérieux, de les rendre plus accessibles tout en insufflant aux spectateurs des sentiments puissants.

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«Avec le cinéma d’animation, on peut plonger bien plus loin dans la tête d’un personnage et imager ses pensées avec des éléments visuels», conclut-il.

Le festival se tiendra toute la fin de semaine au cinéma Hot Docs sur la rue Bloor près de Bathurst.

Voici la liste exhaustive des films français qui y seront présentés:

Dans la catégorie Feature samedi de 23h à 1h00
MFKZ (France, Japon)

Dans le cadre de Short 1 : Comedy Tonight, vendredi de 19h15 à 20h45
Battle Royal (France)
Sacrées Nonnes (France)
Astrogue (France)

Dans le cadre de Saturday Morning Fun Time!,  samedi de 9h00 à 10h30
Taffy: Enter the Kitty (France)

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Dans le cadre de Short 2: Randomness, samedi de 11h15 à 12h45
My body (France)

Dans le cadre de Short 3 : The Oddball Collection, samedi de 16h15 à 17h45
Hero (France)

Dans le cadre de Short 4 : Flights of Imagination, dimanche de 11h15 à 12h45
The jade recollection (France)

Dans le cadre de Short 5 : Comedy tonight! The Sequel, dimanche de 13h30 à 15h00
Tailored (France)

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