Le ministre de l’Industrie de la France, François Loos, était de passage à Toronto la semaine dernière pour annoncer l’ouverture dans la métropole canadienne d’un bureau de l’Agence française pour les investissements internationaux. Mais c’est plutôt la situation politique explosive dans l’Hexagone qui a retenu l’attention des gens d’affaires réunis à l’Economic Club de Toronto.
«Comment expliquez-vous la situation actuelle?» «Est-ce un bon moment pour investir en France?» Les inquiétudes étaient palpables.
«On a cet esprit critique typiquement français qui fait partie de notre vie politique normale», a expliqué François Loos après avoir passé en détail l’historique des événements ayant mené aux manifestations monstres des dernières semaines. «Mais je comprends que cela est difficile à comprendre pour vous […] Je ne crois pas que les choses se passent de la même façon ici à Toronto», a-t-il ajouté suscitant rires et murmures dans le parterre de gens d’affaires.
Depuis plusieurs mois, jeunes, puis syndicats et maintenant citoyens tous azimuts se mobilisent en France pour s’opposer au contrat de première embauche, communément appelé CPE. Sous ce nouveau régime, qui concerne spécifiquement les jeunes de moins de 26 ans, les employeurs peuvent renvoyer un salarié à tout moment durant les deux premières années d’embauche. L’insatisfaction grandissante de la population face à la précarité ainsi créée pour les jeunes et la ligne dure adoptée par le gouvernement ont mené à de gigantesques manifestations en début de semaine dernière.
Cette nouvelle politique est la réponse du gouvernement aux émeutes dans les banlieues françaises et au taux de chômage oscillant autour de 25% chez les jeunes de moins de 25 ans, a expliqué François Loos. En septembre dernier, cette nouvelle mesure avait été adoptée pour les entreprises de moins de 20 employés et elle s’est avérée être un grand succès, selon les dires du ministre.