La France et le Canada sont peut-être séparés par un océan, mais ils entretiennent une relation privilégiée, tant sur le plan politique que commercial, a soutenu la semaine dernière Daniel Jouanneau, ambassadeur de France au Canada, au Club canadien de Toronto.
La communauté de valeurs que les deux pays partagent et l’importance des investissements réalisés de part et d’autre de l’Atlantique lient la France et le Canada au-delà de leur relation historique. Délogeant certaines idées reçues, M. Jouanneau a fait valoir l’importance des rapports commerciaux entre les deux pays. La France est le 3e investisseur étranger au Canada et le 2e en Ontario (derrière les États-Unis et devant la Grande-Bretagne), a-t-il soutenu.
Les investissements français en sol canadien sont aussi importants au Québec qu’en On-tario; les deux provinces récoltant chacune 45% des investissements français. Parallèlement à ses liens historiques avec le Québec, la France souhaite développer davantage sa présence en Ontario. «Nous avons la volonté politique forte de développer nos liens avec l’Ontario», a affirmé l’ambassadeur français.
Plus de 200 sociétés françaises sont établies en Ontario, embauchant quelque 30 000 employés. Toronto sert ainsi de porte d’entrée pour l’ensemble du marché canadien, voire même américain. À l’inverse, ce sont 50 sociétés ontariennes qui ont fait le choix de s’établir en France, notamment pour pénétrer le marché européen. Accord, Alcatel, Lafarge se sont établis en Ontario alors que Nortel, Magna, McCain ont gagné leur pari en sol français.
La relation franco-canadienne ne se limite toutefois pas à des liens commerciaux, mais prolonge son influence au niveau politique. Les deux pays partagent une vision du monde commune, a fait valoir Daniel Jouanneau. Tant la France que le Canada se font l’apôtre du multilatéralisme sur la scène internationale et adoptent souvent une position similaire sur les grands dossiers internationaux. «Nous réglons nos problèmes dans le cadre multilatéral, a-t-il affirmé. Que ce soit à l’OMC pour les questions commerciales, ou à l’ONU.»