La Flûte Enchantée: un univers fantastique et spirituel

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Publié 08/02/2011 par Annik Chalifour

La Canadian Opera Company (COC) propose The Magic Flute (La Flûte Enchantée) de Mozart jusqu’au 25 février au Four Season Centre for the Performing Arts. Cette fois-ci, la créativité de la mise en scène de la COC, sous la direction artistique de Diane Paulus, vise l’accessibilité de l’oeuvre: un foisonnement théâtral et mélodique dont on ne se lasse pas, sans oublier son contenu philosophique. L’Express a assisté à la représentation du 3 février.

La Flûte Enchantée a été créée par Mozart en 1791, quelques semaines avant sa mort. L’oeuvre reflète à plusieurs égards les idéaux du compositeur qui a adhéré à la Franc-Maçonnerie en 1785. Avec La Flûte Enchantée, Mozart, franc-maçon dévoué à l’initiation, met ses rêves en musique et sur scène.

Les thèmes abordés sont pour beaucoup empruntés aux rites d’initiation de la Franc-Maçonnerie tel le parcours initiatique de Tamino et Pamina dans le Temple de Sarastro inspiré des cérémonies d’initiation maçonnique.

L’ouvrage de Mozart retrace son aspiration à ressusciter les rituels de la Franc-Maçonnerie si importants à ses yeux pour la paix du Monde. Il redonne aussi la place aux femmes, oubliées, mais pourtant au coeur des croyances initiatiques.

Certains observateurs estiment que le génie du compositeur s’exprime pleinement dans La Flûte Enchantée atteignant une perfection inégalée parce que l’oeuvre transporte l’auditeur au sein d’un rituel initiatique.

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Malgré le caractère austère associé aux rituels maçonniques, la mise en scène de la COC réussit à doter le spectacle d’un climat naïf où les défis monstrueux auxquels sont confrontés les héros sont masqués d’humour et de fraîcheur.

À la frontière du réel

Le prince Tamino, amoureux de Pamina, doit prouver sa constance en traversant nombre d’épreuves afin d’être initié à la sagesse et «mériter» sa bien-aimée. L’histoire se déroule telle une pièce de théâtre présentée devant Pamina et sa noble famille, sur une scène provisoirement installée au coeur des jardins de la richissime noblesse.

Mais bientôt spectateurs et comédiens se retrouvent entremêlés au sein du récit, si bien qu’une certaine confusion loufoque s’installe. Sommes-nous sur scène ou dans la réalité?

Le spectacle merveilleux regorge d’effets spéciaux; les changements de décor qui abondent, déterminent la structure dramatique de l’oeuvre. L’opéra dit maçonnique, semble relever du spectaculaire propre au monde baroque.

À la fois un testament musical et spirituel, La Flûte Enchantée propose l’alternance de chant et théâtre parlé. La magie de La Flûte, c’est la coexistence pacifique de deux types de personnages opposés, les sages et les ingénus et de deux musiques aux antipodes, l’univers populaire de Papageno, l’oiseleur, auquel on peut facilement s’identifier et les accords sacrés cadrant le Temple de Sarastro.

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Le combat de la lumière et la vérité contre la nuit, les illusions et les tromperies permettent l’instauration d’un ordre nouveau, héritant de l’ordre ancien. En conclusion, le bien, symbolisé par l’amour trouvé par les personnages, triomphe.

Jeudi 3 février, la soprano francophone, Aline Kutan, dans le rôle de la Reine de la Nuit, mère de Pamina; le baryton russe, Rodion Pogossov, interprétant l’oiseleur Papageno et le baryton basse Mikhail Petrenko détenant le rôle de Sarastro, ont particulièrement fasciné l’auditoire tant par l’exceptionnelle qualité de leurs voix que par leurs talentueux jeux d’acteurs.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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