Une cour de New York a récemment rejeté le droit de déposer un brevet sur deux gènes liés au cancer du sein. Et du coup, elle a lancé un pavé dans la mare : les chercheurs auront-ils encore le droit de breveter des gènes?
Pas moins de 2000 brevets ont été déposés au cours des 15 dernières années, et encore, uniquement si on compte les gènes humains. Les partisans du brevetage invoquent la protection de la propriété intellectuelle — parce que la découverte d’un gène est parfois liée à l’espoir que cette découverte conduise à celle d’un médicament.
Les opposants invoquent que le gène existe déjà et qu’il ne s’agit donc pas d’une « invention ».
Brevets futurs et passés
La cour du district sud de New York a donc tranché le 29 mars en faveur des opposants, jetant du coup un doute sur l’avenir du brevetage, mais aussi sur son passé: ces 2000 brevets sont-ils valides?
Pour l’instant, les brevets invalidés ne sont que ceux portant sur des variantes de deux gènes, BRCA1 et BRCA2, qui accroissent le risque de développer un cancer du sein. C’est la compagnie américaine Myriad Genetics, de Salt Lake City (Utah), qui possédait ce brevet, et possédait de ce fait les droits exclusifs sur un test de dépistage de ces deux gènes. Coût du test: 3000 $.