La Dominique : un paradis pour les amoureux de la nature

(Photo: Aurélie Resch)
Un petit port de pêche et de plaisance. (Photos: Aurélie Resch)
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Publié 16/05/2019 par Aurélie Resch

Située dans l’archipel des Caraïbes, entre la Martinique et la Guadeloupe, la Dominique, île de 754 km2 peuplée de 73 600 habitants, fut la convoitise des Espagnols, des Français et des Anglais au cours des siècles. Sa nature exubérante et la variété de ses paysages font d’elle une destination de choix pour les amoureux des activités en extérieur.

L’ouragan Maria

«Vous voyez, c’est dans ces troncs de fougères que les Kalinagos sculptent leurs masques»… Mon regard dérive de l’arbre que me montre Albert, mon guide, pour papillonner d’une liane à l’autre d’un feuillage vert tendre à des buissons émeraude. Du sol, où les fourmis courent avec une feuille sur la tête, au ciel, tout est vert.

En Dominique la nature est reine et entend bien ne pas se laisser intimider par le passage de l’ouragan Maria en 2017. Tandis que j’avance vers la piscine naturelle «The emerald pool», je suis saisie par la densité des arbres et la vivacité des tons de vert qui vont jusqu’à se refléter dans l’eau sous les chutes. Fini l’anthracite de l’asphalte et le noir des fumées citadines.

Bienvenue en Dominique, poumon des Caraïbes et paradis des inconditionnels de la nature.

(Photo: Aurélie Resch)
Une île balayée par les vents.

Forêt d’émeraude

Je m’étais laissée séduire par le côté sauvage de l’île et l’appel des nombreuses promenades à faire pour la parcourir. Las, quelques jours ne suffiront pas à rassasier mon appétit de marche en pleine nature, mais ils m’auront permis de goûter à quelques-unes des éco-aventures que propose la Dominique.

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Du sud au nord, plusieurs randonnées permettent de s’enfoncer dans la forêt tropicale à la découverte de chutes (une dizaine), de piscines naturelles, de lacs d’eau douce, rivières d’eau douce et d’eau salée (350)…

En quelques heures on peut se perdre dans un site d’une remarquable beauté autour des chutes Trafalgar. Jumelles, elles coulent de part et d’autre d’une roche et rebondissent sur des bassins où des arcs-en-ciel se dessinent. Une marche plutôt aisée qui me plonge dans l’univers du film de John Boorman La forêt d’émeraude. Un régal.

Une des chutes Trafalgar.

Un lac en ébullition

Le sentier Waitibuku (le plus long de l’île) révèle un tronçon de Pondcasse à Castlebruce, que les esclaves rebelles empruntaient pour se cacher des colons (que l’on peut parcourir en 5 h et demi de marche), enseveli sous la végétation exubérante. Un océan de verdure à perte de vue. Une marche dans l’Histoire.

Une baignade dans l’eau ultra fraîche de la Gorge Titou, immortalisée par le film Les Pirates des Caraïbes 2, permet d’évoluer dans un paysage de toute beauté entre parois rocheuses et lianes et sera un bon point de départ pour les 7h de marche qui conduisent au Boiling Lake, le deuxième plus grand lac en ébullition du monde (avec une eau à près de 82C!), après celui de Nouvelle-Zélande, le Frying Pan Lake.

Une randonnée unique à ne manquer sous aucun prétexte en venant en Dominique. Les aventuriers apprécieront la complexité du terrain, les dénivelés et l’utilisation de cordes parfois pour arriver à destination. Mieux vaut se procurer un guide et partir tôt le matin pour ne pas se faire surprendre par la nuit (qui tombe après 18h30) sur le retour.

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Une nature luxuriante.

Au creux du volcan

Si j’ai un faible pour la forêt humide, les lianes et les cascades, j’avoue avoir succombé au charme du lac d’eau douce au creux du volcan de Morne Trois Pitons (l’un des neuf volcans de l’île).

Flore endémique, forêt humide, brouillard mystérieux confèrent au lieu une atmosphère surréelle. La pluie, parfois importante, ne devrait pas vous empêcher de faire le tour du lac et d’admirer lorsque le brouillard se dissipe une vue époustouflante sur l’île. On peut faire du canoë et du kayak sur le lac pourvu qu’il ne pleuve pas trop fort.

Je reviendrai pour explorer les nombreux autres sentiers de randonnée de la Dominique qui s’impose dorénavant dans mon palmarès des plus beaux endroits à parcourir à pied.

La Indian River.

Plaisirs d’eau

Mais qui dit île, dit océan et c’est sans regret que je quitte la terre ferme pour rejoindre le bleu de l’océan avec à l’est l’Atlantique et à l’ouest de l’île la mer des Caraïbes.

C’est à cheval que je ferai la transition montagne-mer, en suivant Valérie (une Ontarienne de Guelph qui est venue s’installer en Dominique quelque vingt années plus tôt pour y monter son ranch Rain Forest Riding depuis le parc national Cabrits jusqu’à la plage de Purple Turtle, en passant par le Fort Shirley. Je quitterai la jungle pour entrer à cheval dans la mer des Caraïbes.

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Le sud de la Dominique appelle amateurs de baignade et farniente et plongeurs. Si le site Champagne Reef est devenu emblématique de la Dominique grâce à la présence de jet de bulles remontant des profondeurs à la surface de l’eau, témoins de l’activité volcanique sous-marine, je me laisse convaincre sans peine par Simon, mon guide accompagnateur chez Nature Island Dive, de privilégier la grande faille de l’Abym (460m) où l’on a l’impression de flotter entre deux bleus à flanc de falaise.

Soufrière Pinnacle et Scott’s Head offrent aussi de beaux sites pour observer la faune et la flore marines. L’eau chaude de la mer des Caraïbes permet du sud au nord de l’île des baignades délicieuses.

(Photo: Aurélie Resch)
On fait de la plongée dans la baie comme en haute mer.

À la rencontre de cachalots

La Dominique est aussi réputée pour ses sorties en mer à la rencontre de cachalots. Ils abondent tout autour de l’île la plupart de l’année et partir à leur recherche à l’aube ou en fin de journée est un vrai plaisir comme l’est celui de naviguer en catamaran sur les eaux tranquilles. Au nord de l’île, Anchorage Whale Watch & Dive Center propose de nombreuses excursions en mer.

À Portsmouth, on peut observer des poissons tout près du rivage. C’est ce que j’ai fait à mon hôtel Picard Beach Cottages, alors même que masque et tuba sont à ma disposition dans mon bungalow. Cette propriété a hébergé le temps du tournage l’équipe de Pirates de Caraïbes 2.

Pour prolonger mon incursion dominicaine du 7e art, je me rends non loin de la propriété pour une promenade en barque sur l’Indian River utilisée comme décor de certaines scènes du film. Cobra Tours m’emporte dans une découverte paisible à la rame d’une flore et d’une faune de toute beauté: Ibiscus, orchidées, fromagers, aigrettes, hérons cendrés, crabes rouges et argent…

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(Photo: Aurélie Resch)
Randonnée en catamaran.

Le pays des Kalinagos

La Dominique offre un condensé d’Histoire pour le voyageur. Elle commence au site Kalinago Baranote Aute. En 1903, après des siècles de conflits, les autochtones de la Dominique, les Kalinagos, obtiennent un terrain d’environ 1497 hectares sur la côte nord-est de l’île. Situé près des chutes d’Isukulati, Kalinago Baranote Aute retrace la vie, l’histoire et les traditions de ce peuple dont 3500 vivent de pêche et d’agriculture, du tourisme et de l’artisanat.

Au sud de la Dominique, la capitale de l’île, Roseau, affiche son passé de traite d’esclaves avec une statue dédiée aux esclaves rebelles et un marché, aujourd’hui envahi de boutiques, qui autrefois fut la place où l’on parquait et vendait les esclaves. Le musée de Roseau retrace l’histoire de la traite des esclaves venus d’Afrique, puis leur indépendance.

Au nord, près de Portsmouth, le fort Shirley est l’un des monuments iconiques du Cabrits National Park. Cette ancienne garnison construite en pierres volcaniques est notamment célèbre pour avoir abrité en 1802 la révolte du 8e régiment des Indes occidentales qui conduira en 1807 à l’attribution du statut d’hommes libres aux esclaves enrôlés comme soldats dans l’Empire britannique.

Certaines parties du fort sont merveilleusement conservées, d’autres en ruines. Une belle découverte à faire à pied ou à cheval.

(Photo: Aurélie Resch)
Un site des autochtones Kalinagos.

Festival de musique créole

Enfin, pour les amateurs de musique, sachez que la Dominique accueille chaque année le festival mondial de la musique créole.

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Vous hésitez encore? Peut-être ai-je oublié des multiples bienfaits pour le corps et pour l’esprit des spas naturels de l’île. L’eau est naturellement chauffée par le soufre qui vient de la terre et riche en minéraux. S’y délasser dans un décor naturel et sauvage permet un total lâcher-prise.


Y aller : Air Canada assure la liaison Toronto-Antigua, puis LIAT relie l’île à la Dominique.

Où dormir : On trouve des logements pour tous les budgets. J’ai aimé et testé pour vous le Picard Beach Cottages.

Pour tout savoir sur la Dominique : le site Découvrir la Dominique.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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