C’est presque devenu une tradition. Chaque fois qu’est présentée la finale internationale de la Dictée des Amériques, je me fais presque un devoir de vous en glisser un mot. Je n’allais pas manquer ce rendez-vous orthographique cette année encore.
Cette année, le rôle du grand tortionnaire avait été attribué à Luck Mervil, une des belles voix de la chanson québécoise, mais aussi un artiste engagé, notamment dans diverses campagnes d’action humanitaire. Comme auteur de la dictée, il succède, entre autres, aux Guillaume Vigneault, Gaétan Soucy, Marie Laberge, Luc Plamondon, Hubert Reeves, Antonine Maillet et Marie-Claire Blais.
À première vue, sa dictée semblait plutôt accessible. C’est lorsqu’on s’y met vraiment qu’on se questionne, qu’on tente de se rappeler telle ou telle autre règle de grammaire, qu’on invente une orthographe à un mot que l’on ne connaît pas… La dictée, même dans les concours les plus sérieux, demeure un jeu auquel il est toujours plaisant de participer, peu importe le degré de difficulté. Le plaisir d’apprendre, de s’étonner devant une construction habile, de constater la beauté et les infinies possibilités de notre langue…
Luck Mervil avait forgé une dictée truffée de pièges traditionnels: quelques mots inconnus, des accords périlleux, des traits d’union embêtants, quelques noms propres qui nous font douter et un beau piège de sens conçu pour en faire trébucher plus d’un.
Comme dans toute bonne dictée, il y avait un accord de participe passé exceptionnel. Il fallait bien sûr savoir que le participe passé du verbe «se succéder» demeure toujours invariable. C’est le cas dans la construction «les millénaires qui se sont succédé», que l’on retrouvait dans le texte.