La diaspora au diapason du cinéma

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Publié 17/10/2006 par Aurélie Lebelle

Des réalisateurs expatriés à l’autre bout du monde qui créent des films sur leurs racines ou sur la société qui les accueille; des regards souvent durs, tranchés ou parfois nostalgiques: tel est le thème du Festival du film de la diaspora. Du 19 au 22 octobre, Toronto fait un tour du monde de films souvent plein d’humour, attachants et réalistes.

L’édition 2006 du Festival du film de la diaspora propose 14 films de réalisateurs immigrés, par choix ou non, loin de leur patrie d’origine. Ils portent alors un regard unique et original sur le monde qui les entoure.

L’ouverture du festival, avec Diaspora in short le 19 octobre, permettra de poser les bases d’une thématique jusque-là peu connue. Réalisé à l’aide de plusieurs courts-métrages, le documentaire montre la vie des immigrés et les problèmes qu’engendrent la diaspora.

Des films de réalisateurs mondialement connus participeront au festival comme Manderlay de Lars von Trier ou La vie est un miracle d’Emir Kusturica.

On ressent très bien, dans cette coproduction franco-serbe/Montenegro, toute l’atmosphère des films de Kusturica. Joyeux et festif, le réalisateur se sert de la musique tzigane et de la simplicité des habitants d’un village reculé de Serbie pour traiter de la guerre. La première heure dissèque les personnages et dresse un tableau féerique qui sera bouleversé par le début de la guerre. Luka, dont le fils part à la guerre et dont la femme est internée pour folie, reste seul face à la guerre.

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L’arrivée d’une jeune femme bosniaque, prisonnière des Serbes, et qu’il doit surveiller chez lui va tout chambouler. Seul Kusturica pouvait évoquer les horreurs du conflit avec autant d’humour et de légèreté pour finalement dénoncer l’inutilité de la guerre.

Les spectateurs pourront également profiter de premières canadiennes comme Heartlift de l’Argentin Eliseo Subiela ou Man Push Cart par Ramin Bahrani.

À noter particulièrement, le documentaire de deux Suédois, Erik Gandini et Tarik Saleh, qui devrait faire parler de lui. GITMO est un reportage exclusif et au sens de l’humour original sur la prison et les conditions d’incarcération de Guantanamo.

Le film Unveiled, d’Angelina Maccarone, devrait aussi susciter quelques réactions puisqu’il évoque l’homosexualité d’une Iranienne qui décide de quitter son pays.

Film francophone à souligner enfin, Paris, la métisse. Sur le modèle de Paris, je t’aime, le film réunit des petits clips de quinze réalisateurs comme Mariette Monpierre (Guadeloupe), Getty Felin (Haïti), Abnousse Shalmani Vafae (Iran)…

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Les courts-métrages donnent une vision de la vie des immigrés et des métisses au cœur de la capitale française. Certains sont touchants et font sourire, d’autres soulèvent des questions en montrant la pauvreté et l’intégration difficile. Pourtant, l’ensemble ne parvient pas à emballer le spectateur et à le plonger dans un univers pourtant passionnant. Le jeu des acteurs annihile parfois toute crédibilité du scénario là ou certains épisodes restent définitivement un mystère.

Pour tous renseignements: www.diasporafilmfest.org ou pour réserver des billets au 416-937-3012.

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