Les guerres se suivent et ne se ressemblent pas. Les armements changent, les stratégies changent. Les raids de chars d’assaut ont remplacé les charges de cavalerie. La guerre de mouvement a remplacé la guerre de tranchées. La guerre froide a succédé à la guerre chaude des obus et des bombes. Les technologies s’affinent et maintenant, dans l’ombre, la guerre numérique est arrivée.
L’Estonie, un pays de la mer Baltique annexé autrefois par l’URSS, conserve une frontière avec la Russie. Membre de l’Union européenne, l’Estonie est aussi membre de l’OTAN depuis 2004.
C’est un pays très informatisé, un laboratoire d’une société passée au «tout Internet». L’Estonie possède le premier «e-gouvernement», tous les documents de travail n’existent que sur écran. 95 % des contribuables font leur déclaration de revenus en ligne, et chacun peut accéder sur écran à tous ses documents administratifs.
Le 26 avril 2007, une série d’attaques ont visé les systèmes informatiques des principales institutions gouvernementales, politiques, médiatiques, économiques du pays, pour en paralyser les centres vitaux.
D’après le gouvernement estonien, la Russie aurait lancé cette offensive contre cet État «cyberdépendant», car le centre de cyberdéfense de l’OTAN est maintenant basé à Tallinn, la capitale.