Du fabricant de prêt-à-porter chinois au courtier français en assurance en passant par l’ouvrier d’usine brésilien, des millions de personnes vivant sur différents continents se retrouvent affectées d’une façon ou d’une autre par la crise mondiale des crédits, conséquence du marasme des prêts hypothécaires aux États-Unis.
Mondialisation oblige, des crédits hasardeux accordés à des habitants du Minnesota ou du New Jersey ont provoqué une onde de choc qui a déferlé sur les économies de la planète, faisant plonger les bourses, menaçant les fonds de pension et pesant sur les prix de l’énergie et des biens de consommation.
À l’origine de cette crise, les établissements financiers américains ont consenti trop de prêts immobiliers à des clients à risques, qui ne parviennent plus à rembourser leur crédit à taux révisable. En saisissant les biens de ces ménages surendettés pour les vendre aux enchères, les banques ont poussé les prix à la baisse et déclenché de nouveaux défauts de paiements en chaîne, aux dépens des prêteurs hypothécaires qui avaient investi leurs gains dans d’autres marchés.
Aujourd’hui, la question se pose de savoir combien d’argent a ainsi été englouti et si la crise va durer, tirant encore vers le bas les prix de l’immobilier aux États-Unis et, par voie de conséquence, sapant la confiance de consommateurs se sentant soudain plus pauvres.
Partout dans le monde, cette crise de confiance dans le marché des prêts inquiète. «Tout est tellement interconnecté à l’heure actuelle que c’est préoccupant», avoue Yu Wade, une interprète japonaise, qui dit avoir perdu beaucoup d’argent dans la récente dépréciation de ses actions dans le secteur des télécommunications.