La Crise d’octobre

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Publié 02/03/2006 par Paul-François Sylvestre

Avant octobre 1970, le Canada n’avait jamais connu de kidnappings et de crise politico-militaire. Le 5 octobre 1970, le Front de libération du Québec (FLQ) enlève James Cross, délégué commercial britannique à Montréal. Le 10 octobre, Pierre Laporte, mi-nistre du Travail et de l’Immigration du Québec, est lui aussi enlevé par le FLQ. Les kidnappeurs exigent la libération d’un certain nombre de membres condamnés ou détenus du FLQ, ainsi que la diffusion du manifeste du FLQ. La Crise d’octobre est déclenchée.

Le 10 octobre, le ministre de la Justice du Québec offre aux kidnappeurs un sauf-conduit vers l’étranger en échange de la libération de leur otage. De plus, le manifeste du FLQ, une diatribe contre l’autorité établie, est lu sur les ondes de Radio-Canada. Le 15 octobre, le gouvernement du Québec demande l’aide des Forces armées canadiennes pour prêter main forte à la police locale.

Le 16 octobre, le gouvernement fédéral déclare un état d’«insurrection appréhendée» aux termes de la Loi sur les mesures de guerre. Le FLQ est frappé d’interdiction, les libertés normales sont suspendues, puis des arrestations et détentions sans mise en accusation sont autorisées. Au Québec, plus de 450 personnes sont détenues. La plupart sont par la suite libérées sans comparution ni mise en accusation.

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Le 17 octobre, le cadavre de Pierre Laporte est découvert dans le coffre d’une voiture. Au début décembre 1970, la cellule qui détient James Cross est découverte et la libération de l’otage est négociée en échange d’un sauf-conduit à destination de Cuba pour les kidnappeurs et des membres de leurs familles. Quatre semaines plus tard, la cellule responsable du kidnapping de Pierre Laporte est dépistée et ses membres sont arrêtés, puis déclarés coupables d’enlèvement et de meurtre.

Selon les sondages d’opinion, une majorité écrasante de la population canadienne appuyait les mesures prises par le Cabinet. Toutefois, les nationalistes québécois et les défenseurs de libertés civiles à la grandeur du pays condamnèrent ces mesures comme étant excessives. Le premier ministre Robert Bourassa avoua que l’intervention de l’armée visait à rallier l’appui du public, plutôt qu’à réprimer une «insurrection appréhendée.»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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