Jusqu’au largage des bombes atomiques de 1945, la plus forte déflagration d’origine humaine de l’histoire s’était produite à Halifax. Le 6 décembre 1917, une gigantesque explosion dévaste une bonne partie de la ville d’Halifax, faisant environ 2 000 morts et plusieurs milliers de blessés.
Si les grandes lignes de ce drame sont assez bien connues, les détails entourant la collision elle-même le sont moins, et ils sont dignes d’un scénario de film. Plusieurs hasards et un concours de circonstances feront en sorte que la trajectoire de deux navires se coupera dans les eaux entre Halifax et Dartmouth.
Escale entre New York et l’Europe
En 1917, Halifax est une ville de taille moyenne, avec ses 50 000 à 60 000 habitants. La Première Guerre mondiale fera d’Halifax une plaque tournante stratégique en raison de sa situation géographique et des eaux profondes de son havre libre de glaces à l’année.
Le port, donnant sur l’océan Atlantique, est une escale parfaite pour les navires effectuant le trajet entre New York et l’Europe.
Le 3 décembre, un navire norvégien, le Imo, entre dans le havre d’Halifax, en provenance d’Europe. Il est vide. Le navire doit se rendre à New York chercher du matériel de secours destiné à la Belgique. On peut d’ailleurs voir en grandes lettres les mots «BELGIAN RELIEF» sur l’un de ses flancs.