La cinquantaine

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Publié 05/06/2007 par Jean Chenay

Il y a quelques jours mon unique soeur est venue me rendre visite. Pour l’occasion je l’ai accueillie chez moi. Il y avait trente ans qu’une telle situation ne s’était présentée.

Depuis que nos parents sont décédés il y a cinq ans, nous nous sommes rapprochés et ce après avoir été des années sans s’adresser la parole, plus préoccupés à nous juger qu’à nous comprendre. Nous avons beaucoup échangé lors de sa visite. Nous étions confortable l’un avec l’autre. Je crois que le fait d’être maintenant quinquagénaire a beaucoup à voir avec la sérénité qui s’est installée entre nous.

C’est une belle étape de vie, celle qu’il est convenu d’appeler la cinquantaine. La course au succès, à la sécurité, la recherche de qui nous sommes et à quoi nous croyons est terminée. Nous n’avons plus le temps à consacrer aux stupidités, aux vaines querelles, aux quiproquos et autres absurdités.

L’heure est l’acceptation, au sourire, au calme. En regardant les photos de nos parents nous sommes estomaqués par la ressemblance entre nous et eux.

Nous nous moquons affectueusement de ce qu’étaient leurs nombreuses manies et qui sont aujourd’hui les nôtres. Nous pouvons maintenant sans aucune nostalgie nous remémorer ce que le chanteur Bruce Springsteen appelle les «Glory Days».

Cette période entre 18 et 30 ans ou la santé, l’amour, la beauté et les succès sont au rendez-vous. Ce sont nos enfants qui vivent présentement ces moments d’euphorie. Nous sommes heureux pour eux et acceptons qu’ils vivent leur vie comme ils l’entendent.

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Bien sur, nous consultons de plus en plus régulièrement la section nécrologique dans les journaux. Mais même la mort semble moins effroyable qu’avant. Nos cheveux sont gris, notre peau souvent flasque et nos réflexes sont moins rapides.

Mais comme nous ne courrons plus après quelque inatteignable ou futile besoin, rien n’est grave au point de perdre la joie de vivre. Nous trouvons notre plus grand bonheur dans le sourire et le regard des deux enfants de mon neveu.

Ma petite soeur aura 55 ans le 17 juin, je veux qu’elle sache que malgré nos nombreux désaccords passés, si j’avais eu le choix, c’est elle que j’aurais choisi comme frangine. Car elle est plus forte, vraie et intègre que la plupart des gens que j’ai rencontré dans ma vie.

Ce qui est bien avec la cinquantaine, c’est qu’elle facilite l’expression de telles confidences. Nous réalisons enfin que la seule chose qui compte vraiment, c’est l’humain et qu’il faut en prendre soin.

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