La chef autochtone Theresa Spence rate les cérémonies marquant la fin de son jeûne

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 22/01/2013 par Stéphanie Marin (La Presse Canadienne)

à 14h10 HNE, le 24 janvier 2013.

OTTAWA – Les cérémonies prévues jeudi à Ottawa pour marquer la fin du jeûne de 43 jours de la chef autochtone Theresa Spence auront finalement lieu, mais sans elle.

Des organisateurs ont indiqué que la chef Spence s’était rendue à l’hôpital mercredi soir pour vérifier qu’elle se portait bien et pour suivre la procédure requise en vue de recommencer à ingérer de la nourriture solide.

Mme Spence étant toujours à l’hôpital jeudi et n’a pu participer à la conférence de presse organisée pour faire le point sur la fin de son jeûne et ce qu’il a accompli.

«Son corps est faible», a fait savoir son porte-parole Danny Metatawabin lors du point de presse. «Sur les ordres des médecins, elle devra rester à l’hôpital. Espérons qu’elle pourra être excusée tard cet après-midi ou en soirée.»

Publicité

D’autres chefs y étaient, en présence du leader par intérim du Parti libéral, Bob Rae, et du député néo-démocrate Romeo Saganash. Des cérémonies en l’honneur de Mme Spence doivent suivre dans un hôtel au centre-ville d’Ottawa.

Un porte-parole de la chef d’Attawapiskat avait fait savoir mercredi qu’elle mettrait fin à sa diète liquide, après avoir obtenu la promesse de signature de nombreux chefs et des partis d’opposition d’une déclaration d’engagements qui énonce 13 objectifs pour améliorer notamment les conditions de vie des membres des Premières Nations.

Des pourparlers étaient en cours depuis plusieurs jours pour trouver une façon digne pour la chef Spence de mettre fin à son jeûne et ces démarches semblent s’être concrétisées dans cette déclaration qui sera signée jeudi.

Les signataires s’engagent à trouver des solutions rapides pour améliorer l’éducation et le logement dans les réserves, et à tenir une réunion entre les chefs des Premières Nations, le premier ministre du Canada et le gouverneur général. Il est aussi question de la mise en oeuvre complète des droits prévus par les traités d’ici cinq ans.

Le chef Raymond Robinson, qui a aussi jeûné en compagnie de Mme Spence dans son campement installé sur l’île Victoria, près du parlement, y a mis terme en même temps qu’elle.

Publicité

«Nous mettons fin à nos grèves de la faim avec des engagements signés par les leaders élus des Premières Nations et des partis d’opposition, pour concrétiser notre plan d’action qui assurera que les droits en vertu des traités seront reconnus, honorés et mis en oeuvre», a indiqué Mme Spence dans un communiqué émis jeudi matin.

«De plus, nous demandons toujours une rencontre immédiate avec la Couronne, les gouvernements provinciaux et fédéral afin de renouveler et de repartir à neuf cette relation volatile. Les peuples autochtones ont vécu bien en deçà du plancher de la pauvreté dans un pays considéré comme l’un des plus riches au monde. Nous ne serons désormais plus passifs, et un précédent a été établi au cours des dernières six semaines», a-t-elle poursuivi.

«On ne peut retourner en arrière, nos voix ont été entendues et maintenant je vous demande de vous impliquer pour faire avancer ce qui est à notre ordre du jour», implore Mme Spence.

«Cette déclaration est l’expression de notre bonne foi», a souligné Bob Rae en conférence de presse.

À ses côtés, la présidente de l’Assemblée des Femmes autochtones du Canada, Michèle Audette, a dit que même si elle a terminé son jeûne, Theresa Spence va rester «une femme leader très importante pour nous».

Publicité

«On va s’assurer que cette déclaration ne sera pas mise sur une tablette à accumuler de la poussière», a-t-elle insisté.

Le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Shawn Atleo, doit tenir une cérémonie distincte en Colombie-Britannique. M. Atleo a dû s’absenter de ses fonctions pour cause de maladie et il s’agit de son premier jour de retour au travail.

Le jeûne de la chef Spence s’est inscrit dans la foulée du mouvement de protestation autochtone «Idle no more» (la passivité, c’est fini) qui a mobilisé les Premières Nations partout au pays.

* * *
D’autres reportages et éditoriaux sur les Premières Nations

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur