Quand Saint Paul a ordonné le célibat aux prêtres chrétiens, il devait être fatigué ou bien âgé. La chasteté est la vertu des vieux. Ce doit être aussi l’avis de l’abbé Pierre, l’apôtre des pauvres en France. Le saint homme, qui désormais ne sera jamais saint, vient d’avouer qu’il a commis «le péché de chair».
Le Monde du 29 octobre 2005, qui rapporte la nouvelle, la tient du petit livre que vient de publier l’abbé: Mon Dieu…Pourquoi? (Paris, Plon, 104 p., 13 euros). «Il m’est arrivé de céder à la force du désir de manière passagère, écrit-il. Mais je n’ai jamais eu de liaison régulière, car je n’ai pas laissé le désir sexuel prendre racine. Cela m’aurait conduit à vivre une relation durable avec une femme.» On respire!
L’abbé Pierre n’a pas besoin de la bénédiction de Rome pour que son oeuvre lui vaille l’admiration. Mais son livre ne fera pas changer d’avis un clergé rétrograde. Il confortera peut-être les 85% de ceux qui avouent, au Canada, avoir succombé eux aussi au démon si naturel de la chair.
Le prochain livre à scandale sera-t-il: Mes nuits avec l’abbé Pierre? À moins qu’un avocat ne lui demande des dommages et intérêt pour les demoiselles qu’il aura séduites!