La Bulgarie, un pays au carrefour du temps

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Publié 20/08/2013 par Gabriel Racle

La Bulgarie est un pays du sud-est de l’Europe, dans la péninsule balkanique. Elle est bordée à l’Est par la mer Noire, au Sud par la Grèce et la Turquie, au Nord par la Roumanie, à l’Ouest par la Serbie et la République de Macédoine. C’est un pays ouvert au tourisme qui mérite d’être mieux connu, car il a beaucoup à offrir.

L’implantation humaine de cette région est très ancienne, puisque des découvertes archéologiques la font remonter au néolithique. Une tribu thrace, une population balkanique vivant entre le IIe millénaire et le IIIe siècle avant notre ère, experte en orfèvrerie d’or, s’installe dans la région, près de sources thermales: ce sont les Serdes qui édifient Serdica, leur capitale.

Comme l’indique l’historien Jean-Paul Demoule, «les débuts de la civilisation des Thraces se situent chronologiquement à un carrefour qui voit les populations européennes de chasseurs-cueilleurs se sédentariser progressivement, évoluant vers un statut d’agriculteurs-éleveurs. C’est à cette époque que l’on voit apparaître les premiers villages».

Les Romains

En 29, les Romains s’emparent de Serdica et en exploitent les eaux thermales. L’empereur Aurélien en fait la capitale de la Dacie. Pillée et dévastée par les Huns, en 441, la cité est restaurée par l’empereur byzantin Justinien le Grand (527-575), qui a supplanté les envahisseurs. Serdica, rebaptisée Triaditsa, est un carrefour de communications entre l’Occident et l’Orient, d’où son importance stratégique.

Les Bulgares

Au VIIe siècle, ce sont les Bulgares qui s’implantent dans la région. Ils font partie d’une confédération de tribus venues du sud de l’actuelle Russie, qui forment le Premier empire bulgare, (681-864). Ils sont de religion chrétienne et nomment la vile Sredets en raison de sa situation de carrefour (la ville qui se trouve au milieu).

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De 1018 à 1194, c’est le retour de la domination byzantine, mais qui voit se constituer le Deuxième empire bulgare (1185-1393), avec l’urbanisation médiévale des agglomérations, de nombreuses petites églises, dont certaines existent toujours, et plusieurs monastères.

Les Ottomans

Vers 1382 arrivent les Ottomans qui font de la région la province de Roumélie. En 1875, les populations orthodoxes de Bulgarie se soulèvent. La répression menée par des mercenaires au service des Ottomans, les bachi-bouzouks, est féroce et soulève l’indignation en Europe.

Alexandre II, empereur de Russie (1855-1881), intervient alors et contribue à la libération de la Bulgarie. De ce fait, sa statue restera intacte devant le Parlement bulgare même sous le régime communiste. Ce sera la seule dans un pays communiste.

Époque moderne

En 1879, est fondé le Troisième royaume (empire) bulgare avec Sofia comme capitale. Le Royaume de Bulgarie devient officiellement membre du pacte tripartite (Allemagne-Italie-Japon) le 1er mars 1941 (Bogdan Filov, premier ministre, exécuté en 1945) et laisse la Wehrmacht traverser son territoire pour envahir la Grèce.

Les troupes soviétiques occuperont la Bulgarie de septembre 1944 jusqu’à la fin de 1947. Siméon II, dernier roi des Bulgares, doit fuir le pays en 1946, après un référendum qui abolit la monarchie.

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Le gouvernement communiste du stalinien Georgui Dimitrov s’installe à Sofia en octobre 1944. Après sa mort en 1949, Valko Tchervenkov lui succède et poursuit la même politique, les opposants sont exécutés ou envoyés dans des camps de concentration. À la mort de Staline (1953), il perd ses appuis et il est démis de ses fonctions. Après dix ans de terreur, Todor Jivkov le remplace en 1954, mais il est rattrapé par la démocratie et démis en novembre 1989.

Le temps de la démocratie

Des élections libres ont lieu en juin 1990, accordant la majorité à l’ex-parti communiste devenu socialiste, mais contraint au partage du pouvoir. L’instauration de la démocratie dans un pays qui ne l’a jamais vraiment connue s’est faite difficilement et aujourd’hui encore, elle est loin d’être totalement en place.

La Bulgarie moderne a rejoint l’OTAN en 2004 et l’Union européenne en janvier 2007. Elle possède une économie de marché libérale intégrée dans celle de l’Union européenne. La monnaie nationale est le lev bulgare. La Bulgarie est le pays le plus pauvre de l’Union européenne.

Et le temps du tourisme

Et précisément elle compte sur le tourisme et les visiteurs sont les bienvenus et aimablement accueillis. L’anglais, et parfois le français, est utilisé couramment par tous les services d’accueil.

Ce pays dispose de nombreux centres d’intérêt, comme sa capitale Sofia et ses environs, dont nous parlerons dans un autre article, la Vallée des roses, Varna, les plages de la mer Noire et la forêt pétrifiée, Veliko Tărnovo, le monastère de Batchkov, Nessebar, pour mentionner quelques exemples. Le pays est petit, mais son histoire l’a marqué de multiples souvenirs que l’on aura grand plaisir à découvrir.

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Quant à l’alphabet cyrillique, il est créé vers la fin du IXe siècle en Bulgarie par des disciples du frère Cyrille, à partir du grec et de l’alphabet glagolitique (ancien alphabet slave).

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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