J’ai eu l’honneur de devenir membre de l’Ordre de l’Ontario lors d’une cérémonie d’investiture tenue à Queen’s Park le 24 janvier. Le lieutenant-gouverneur a fait un effort pour livrer un message dans les deux langues. La maîtresse de cérémonie a accompli sa tâche en accordant une place parfaitement égale au français et à l’anglais. La citation, dans mon cas, a été lue d’abord en français, puis en anglais.
Il y a cependant eu un accroc de taille lorsque le Premier ministre a pris la parole. Après une petite phrase de félicitations, prononcée en anglais et en français, il a livré un long message unilingue anglais. Il s’est contenté d’une «token French sentence»!
Ce geste inacceptable a jeté une ombre sur une cérémonie qui s’était pourtant si bien déroulée. Même la prière et l’hymne national avaient été rendus dans les deux langues.
Pourquoi le Premier ministre, qui peut s’exprimer très bien dans les deux langues, a-t-il choisi de bafouer le français dans l’enceinte du parlement provincial? Celui ou celle qui écrit ses discours mérite d’être réprimandé. J’ai porté plainte auprès du Commissariat aux services en français car je crois que ce dernier doit clairement faire comprendre au Bureau du Premier ministre que la Loi sur les services en français s’applique à tous les messages que livre le chef du gouvernement.
Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Lors de la remise du Prix du Premier ministre pour l’excellence artistique, le 26 février 2007, le Premier ministre a livré son message par vidéo-conférence et, à l’exception d’une «token French sentence» aussi générale que banale, il s’est exprimé en anglais seulement. J’en ai saisi l’Office des Affaires francophones, mais on n’a jamais accusé réception de ma plainte, on n’y a encore moins donné suite.