La base de Borden encourage la dualité linguistique

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Publié 31/10/2007 par Sandy Plas

La base militaire de Borden, au nord-est de Toronto, a ouvert ses portes la semaine dernière pour une opération de promotion des langues officielles. Les agents civils et militaires de la base ont ainsi pu s’informer pendant deux jours des services proposés en français, dans des domaines aussi variés que l’éducation, la formation, la santé ou l’emploi. L’occasion de revenir sur la question de la place des francophones au sein des Forces armées canadiennes.

L’organisation de ces deux journées portes ouvertes est venue du constat d’un manque d’accès des francophones de la base militaire de Borden aux services en français pourtant disponibles aux alentours. L’opération a donc eu pour but de promouvoir les services existants, au travers des quelque 26 kiosques installés sur la base.

Organisées pour la première fois, ces journées portes ouvertes ont connu un vif succès, dont le Major Bouchard de la base de Borden s’est félicité: «Les francophones présents sur la base nous avaient fait part de leur besoin de disposer de plus de services. L’accueil de ces journées portes ouvertes a donc été très bon car beaucoup ont ainsi pu découvrir des services dont ils ne soupçonnaient pas l’existence. Certains se sont par exemple étonnés de la présence d’une radio francophone dans la région, d’avocats et de médecins francophones, ou de la pluralité des services sociaux disponibles.»

Le Major Bouchard occupe, outre ses attributions militaires, le poste de «Champion des langues officielles» sur la base de Borden. Il est à ce titre responsable des questions concernant l’utilisation des deux langues officielles à Borden. «Notre démarche consistait avant tout à informer les francophones de la base de leurs droits et de leur dire qu’il est possible de vivre en français sur la base.»

La base de Borden compte parmi les bases des Forces armées bilingues et se compose d’unités bilingues et unilingues. Les francophones peuvent s’y entraîner dans leur langue et des services de formations au français ou à l’anglais sont proposés aux civils et aux militaires. «Les francophones représentent entre 26 et 32% des effectifs de la base. Le chiffre varie selon l’arrivée et le départ des nombreux étudiants qui passent par Borden. Les gradés sont, quant à eux, bilingues.»

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Près de six mois après le tournant pris par l’armée canadienne en matière de langues officielles, l’usage du français et les droits des francophones ne semblent pas avoir été oubliés sur la base de Borden. En vigueur depuis le mois d’avril 2007, le modèle de transformation du Programme des langues officielles de la Défense nationale avait en effet fait couler beaucoup d’encre. La mise en place de cette «approche fonctionnelle» au sein des Forces armées, lève en effet l’obligation faite aux hauts gradés d’être bilingues. Seuls les militaires assignés aux unités bilingues ou francophones doivent désormais maîtriser les deux langues.

Alors que les défenseurs de la francophonie dénonçaient un recul des droits des francophones – édition numéro 6 de l’Express, semaine du 13 au 19 février – l’Armée invoquait «l’urgence d’adopter une approche fonctionnelle […] et de s’éloigner de l’approche universelle du bilinguisme qui a démontré son incapacité à fournir du personnel militaire ayant les compétences linguistiques nécessaires à l’endroit voulu, au moment voulu.»

S’il semble être trop tôt pour évaluer les conséquences de la mise en place de ce nouveau programme sur les langues officielles – sur lequel les dirigeants de la base de Borden n’ont pas tenu à s’exprimer – on peut cependant noter l’initiative prise par la base de Borden en direction des militaires et des civils francophones, qui devrait être reconduite l’an prochain.

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