La base militaire de Borden, au nord-est de Toronto, a ouvert ses portes la semaine dernière pour une opération de promotion des langues officielles. Les agents civils et militaires de la base ont ainsi pu s’informer pendant deux jours des services proposés en français, dans des domaines aussi variés que l’éducation, la formation, la santé ou l’emploi. L’occasion de revenir sur la question de la place des francophones au sein des Forces armées canadiennes.
L’organisation de ces deux journées portes ouvertes est venue du constat d’un manque d’accès des francophones de la base militaire de Borden aux services en français pourtant disponibles aux alentours. L’opération a donc eu pour but de promouvoir les services existants, au travers des quelque 26 kiosques installés sur la base.
Organisées pour la première fois, ces journées portes ouvertes ont connu un vif succès, dont le Major Bouchard de la base de Borden s’est félicité: «Les francophones présents sur la base nous avaient fait part de leur besoin de disposer de plus de services. L’accueil de ces journées portes ouvertes a donc été très bon car beaucoup ont ainsi pu découvrir des services dont ils ne soupçonnaient pas l’existence. Certains se sont par exemple étonnés de la présence d’une radio francophone dans la région, d’avocats et de médecins francophones, ou de la pluralité des services sociaux disponibles.»
Le Major Bouchard occupe, outre ses attributions militaires, le poste de «Champion des langues officielles» sur la base de Borden. Il est à ce titre responsable des questions concernant l’utilisation des deux langues officielles à Borden. «Notre démarche consistait avant tout à informer les francophones de la base de leurs droits et de leur dire qu’il est possible de vivre en français sur la base.»
La base de Borden compte parmi les bases des Forces armées bilingues et se compose d’unités bilingues et unilingues. Les francophones peuvent s’y entraîner dans leur langue et des services de formations au français ou à l’anglais sont proposés aux civils et aux militaires. «Les francophones représentent entre 26 et 32% des effectifs de la base. Le chiffre varie selon l’arrivée et le départ des nombreux étudiants qui passent par Borden. Les gradés sont, quant à eux, bilingues.»