Le vent a tourné au Canada au cours des dernières semaines. Il n’y a pas si longtemps, le ralentissement de l’économie au pays et la baisse de cadence chez nos voisins du sud nous laissaient croire que la Banque du Canada allait abaisser les taux d’intérêt.
En quelques mois, les prévisions ont fait des culbutes. Non seulement la banque ne va pas réduire ses taux, mais elle s’apprête à les augmenter. Dans son communiqué publié mardi dernier, la Banque du Canada affirme «qu’une certaine hausse du taux cible du financement à un jour pourrait s’avérer nécessaire dans un proche avenir pour ramener l’inflation au niveau visé.»
Ce qui a poussé l’institution à changer de ton, c’est la demande qui demeure forte, demande des consommateurs, demande aussi des étrangers pour les ressources canadiennes.
Les prix sont en hausse et le rôle premier de la banque centrale est de contenir la poussée de l’inflation. Il faut dire que le taux de chômage est à son plus bas en 33 ans et que la croissance économique au Canada a repris de la vigueur au premier trimestre avec une hausse annualisée de 3,7%.
Donc, même si l’Ontario et le Québec connaissent certaines difficultés économiques et même si le dollar canadien bat des records vieux de 30 ans, la Banque du Canada considère que des hausses de taux d’intérêt seront nécessaires très bientôt. D’ailleurs, le premier ministre Stephen Harper a déclaré à l’agence Bloomberg que ce serait une grave erreur d’intervenir pour stopper la progression du dollar afin de sauver des emplois manufacturiers.