La semaine dernière, une politicienne de la Ligue du Nord, un parti xénophobe, a été expulsée de la formation après avoir écrit sur Facebook que quelqu’un devrait violer Mme Kyenge afin qu’elle sache ce que ressentent les victimes de viol. La politicienne, Dolores Valandro, voulait insinuer que les immigrants sont responsables des crimes violents en Italie.
La ministre a admis mercredi avoir été victime d’«épisodes racistes», mais a refusé de dire que l’Italie est un pays raciste. Elle est restée silencieuse face aux attaques verbales lancées contre elle depuis qu’elle a été nommée ministre, estimant qu’il revient à l’Italie tout entière d’y répondre.
«Ces actions sont dirigées contre nous tous, pas seulement contre moi», a dit Mme Kyenge lors d’une rencontre avec les journalistes mercredi. «Évidemment, ça ne me laisse pas indifférente. Mais je pense que la réponse que le pays donne est importante.»
Contrairement à la France, à l’Allemagne ou au Royaume-Uni, où des immigrants de deuxième ou troisième génération ont fait leur place dans la vie politique, il s’agit d’un phénomène relativement nouveau en Italie, qui a reçu ses premières vagues d’immigration dans les années 1980 seulement. Jusqu’à maintenant, le racisme s’exprimait surtout dans les stades de soccer, où des joueurs noirs comme Mario Balotelli recevaient régulièrement des insultes racistes.
Mais l’émergence de Cécile Kyenge sur la scène politique a braqué les projecteurs sur le problème, en particulier depuis qu’elle a appelé le pays à changer ses lois sur la citoyenneté afin de permettre aux enfants nés en Italie de parents ayant immigré légalement d’obtenir la nationalité plus facilement.