Kitchener-Waterloo: l’orchestre symphonique se tourne vers les mélomanes francophones

Bénédicte Lauzière, premier violon
Bénédicte Lauzière, premier violon de l’Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo. Photo: Ben Larivière
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 05/12/2020 par André Magny

En créant du contenu en français sur son site Web, dans le cadre de sa saison virtuelle 2020-2021, le Kitchener-Waterloo Symphonic Orchestra (KWSO) est l’un des rares orchestres symphoniques ontariens à tenir compte du public francophone, avec celui d’Ottawa.

Une initiative en partie due à son premier violon, Bénédicte Lauzière.

Aide du PAFO

Même si les francophones ne représentent que 4% de la population totale de la région Kitchener-Waterloo, le KWSO s’est décidé il y a quelques semaines à déposer une demande au Programme d’aide à la francophonie ontarienne (PAFO) pour son projet «Bonne musique».

La démarche a porté fruit, l’organisme culturel s’étant vu octroyer la somme de 24 000 $ pour produire du «contenu français pour une série virtuelle de 18 concerts, y compris la narration, le contenu écrit, les médias sociaux et le matériel promotionnel et de mise en marché».

Bénédicte Lauzière, premier violon
Bénédicte Lauzière, premier violon de l’Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo. Photo: Ben Larivière

Maestro d’origine roumaine

Le premier concert virtuel en français a d’ailleurs eu lieu la fin de semaine du 20 novembre. Les amateurs francophones ayant réservé leur billet ont ainsi pu voir sur leur écran certaines informations en français sur le concert Le maître et le prodige.

Publicité

Le maestro québécois d’origine roumaine Andreï Feher a dirigé la Symphonie no.83 en sol mineur, La poule, de Mendelssohn, suivie de sa Symphonie no.1 en do mineur.

52 musiciens

Le KWSO se classe parmi les trois plus importants orchestres symphoniques en Ontario, après ceux de Toronto et d’Ottawa. Cinquante-deux musiciens professionnels en font partie, dont six sont francophones selon Bénédicte Lauzière.

Cette Montréalaise d’origine a le français tient à cœur. Le directeur musical de l’orchestre, Andreï Feher, étant au même diapason, cela a encouragé la demande de financement.

«Notre but avec cette demande au PAFO était de viser non seulement les mélomanes de Kitchener, mais aussi d’ailleurs en Ontario», explique la violoniste. Encore fallait-il un terreau fertile pour faire avancer l’idée de tisser des ponts en français avec le public.

Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo
Le maestro Andreï Feher.

Toucher la corde sensible

En plus du projet «Bonne musique», qui assurera du matériel en français, le KWSO a décidé d’embaucher un contractuel, Mathieu Roy, au poste d’agent de communication dédié spécifiquement au marché francophone.

Publicité

Quant à Mme Lauzière, outre ses qualités de violoniste saluées depuis plus de dix ans par les critiques musicaux, ses talents seront aussi mis à contribution dans «Bonne musique» à travers la traduction des notes de programmes.

Un guide d’aide et certaines pages du site Web du KWSO sont déjà accessibles en français.

Nouvelle relation

Pour Mathieu Roy, «ce projet marque une nouvelle étape dans la volonté du KWSO de promouvoir l’accessibilité, la diversité et l’équité en transformant la relation avec les Franco-Ontariens».

Est-ce que cela va se traduire par une augmentation des ventes de billets? Difficile à dire selon lui: «La route est longue!»

Il espère cependant que «les individus culturellement curieux sauteront sur l’occasion de consommer des concerts offerts dans leur langue de préférence».

Publicité

Commentaires positifs

Des problèmes techniques lors de la diffusion du premier concert virtuel en français ont empêché de recueillir les commentaires des amateurs de musique classique.

Cependant, de l’avis de l’agent d’information franco-ontarien, quelques jours plus tard, certains mélomanes de Kitchener-Waterloo ont pris la peine de faire connaître leur satisfaction.

Une première canadienne

Quant à savoir si l’exemple du KWSO pourrait être suivi par d’autres, le nouveau contractuel le souhaite, même si ce n’est pas gagné d’avance.

«Nous sommes conscients que l’accès aux [contenus] francophones peut être difficile, surtout ici dans le sud de l’Ontario. Nous espérons qu’en faisant notre part, d’autres organisations suivront notre exemple et créeront des contenus dans la deuxième langue officielle du Canada.»

Comme la musique est un langage universel, «le KWSO souhaite s’assurer que toutes les parties de la communauté bénéficient de son travail», conclut Mathieu Roy.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur