«Messieurs et dames si je dis bonsoir c’est parce qu’il ne fait pas jour et si je dis pas bonne nuit c’est auquel-que la nuit sera blanche ce soir comme un cochon-planche dans son mauvais samedi et plus blanche même qu’un béké sans soleil sous son parapluie de promenade au mitan d’une pièce-cannes é krii?»
Cet extrait des Dits de Solibo de Patrick Chamoiseau plonge immédiatement le spectateur dans l’atmosphère créole. Chantant et coloré, l’univers créole est à l’image de sa littérature, une mosaïque.
Venus des cinq continents, les populations se sont mélangées lors de la colonisation et de la diversité des influences a germé des langues, des religions et des cultures diverses. Il existe aujourd’hui plusieurs variétés de créoles même si elles possèdent 90% d’éléments communs.
Qui dit créole dit souvent plages de sable fin et paradis terrestres. Pourtant, au-delà de la vision paradisiaque des paysages créoles, la reconnaisance et l’engagement politique sont désormais au devant de la scène et représentent un nouveau défi pour les populations.
Ki moun nou yé (qui sommes-nous?): le mois créole transmet sa culture au monde pour affirmer son identité. «Le mois créole de Toronto permet de montrer que nous sommes présents, explique Paul Comarmond. L’Organisation internationale des peuples créoles existe seulement depuis un an et nous aurons un Carrefour de la créolité à la Réunion dans deux semaines. Cela bouge et doit être connu du public.»