Kaili Kinnon a fait son cinéma

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Publié 10/03/2009 par Khadija Chatar

«Les ailes du moulin protègent les amoureux…», chantait Kaili Kinnon, vendredi dernier, dans Quand la chanson fait son cinéma, le Cabaret-chanson de l’Alliance française de Toronto.

La salle était comble et l’émotion était palpable dans les regards rivés sur cette charmante femme sobrement vêtue d’une robe fushia debout devant un micro. De sa bouche, une voix tantôt tendre et câline, tantôt furibonde et enjouée transportait le public dans le souvenir d’une époque.

Certains se revoyaient dans la salle obscure du cinéma d’une jeunesse où pour la première fois, ils découvraient ce film, cette histoire, cette chanson qui n’est pas comme les autres et à laquelle ils repensent avec une nostalgie profonde. Autour de Minuit du film de Bertrand Tavernier ou La complainte de la butte du mémorable French Cancan de Jean Renoir, en voilà des paroles qui réveillent les vieux fantômes de grands classiques du cinéma français.

«Pour moi, le cinéma constitue une incroyable façon de découvrir une foule d’histoires et de perspectives. Durant mon enfance, les soirées de cinéma hebdomadaires étaient une tradition familiale, et c’est comme ça que j’ai fait mon éducation cinématographique. Récemment, j’étais au festival Sundance, où j’ai compris que le cinéma est une fusion de différentes formes d’expression et que la musique contribue largement à la qualité et à l’efficacité d’un film. Ce Cabaret-chanson m’offre l’occasion d’explorer plusieurs chansons clés du cinéma français», confie la chanteuse Kaili Kinnon.

Elle et ses compagnons, le piquant Tom Howell au piano et Beth Wasburn au cornet, ont interprété dans une atmosphère «cabaresque» justement et dans la bonne humeur tout ce répertoire. Le ton commençait joyeux avec Le tourbillon de Serge Rezvani avant de nous plonger dans le chagrin de Sans toi et Les parapluies de Cherbourg de Michel Legrand.

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La complicité qui régnait entre les musiciens et Kaili en a fait sourire plus d’un dans la salle. Pas seulement de la musique, il y avait aussi toute une mise en scène dans ce spectacle, pointée par quelques interruptions du directeur artistique, Dominique Denis, son clapet sous le bras. «Les feuilles mortes ne devraient pas faire de l’ombre aux autres», lançait-il aux jeunes musiciens après l’interprétation languissante de cette chanson du film Les portes de la nuit de Marcel Carné. «Maestro à vous !», cède-t-il enfin à Tom Howell, intrépide, ses doigts caressant déjà les touches de son piano.

Dans un état de torpeur, bercé par le rythme de Les enfants qui s’aiment du film Les portes de la nuit de Marcel Carné, le public se ressaisit lorsque la jeune femme le regarde et lui dit «Moi, j’aime les chansons qui font boum!».

Beth Wasburn, les lèvres contre le bec du cornet, jette un œil à Tom Howell et commence la première note de Boum! des films La route enchantée de Pierre Caron et Toto le Héros de Jaco van Dormel.

La soirée s’est terminée sous une pluie d’applaudissements transportant une dernière fois le public dans le vieux Paris. «Une dernière chanson pour Paris et pour nous», dit-elle à l’assistance et la voilà qui élève sa voix sur La même histoire du film Paris je t’aime d’Olivier Assayas.

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