«Les ailes du moulin protègent les amoureux…», chantait Kaili Kinnon, vendredi dernier, dans Quand la chanson fait son cinéma, le Cabaret-chanson de l’Alliance française de Toronto.
La salle était comble et l’émotion était palpable dans les regards rivés sur cette charmante femme sobrement vêtue d’une robe fushia debout devant un micro. De sa bouche, une voix tantôt tendre et câline, tantôt furibonde et enjouée transportait le public dans le souvenir d’une époque.
Certains se revoyaient dans la salle obscure du cinéma d’une jeunesse où pour la première fois, ils découvraient ce film, cette histoire, cette chanson qui n’est pas comme les autres et à laquelle ils repensent avec une nostalgie profonde. Autour de Minuit du film de Bertrand Tavernier ou La complainte de la butte du mémorable French Cancan de Jean Renoir, en voilà des paroles qui réveillent les vieux fantômes de grands classiques du cinéma français.
«Pour moi, le cinéma constitue une incroyable façon de découvrir une foule d’histoires et de perspectives. Durant mon enfance, les soirées de cinéma hebdomadaires étaient une tradition familiale, et c’est comme ça que j’ai fait mon éducation cinématographique. Récemment, j’étais au festival Sundance, où j’ai compris que le cinéma est une fusion de différentes formes d’expression et que la musique contribue largement à la qualité et à l’efficacité d’un film. Ce Cabaret-chanson m’offre l’occasion d’explorer plusieurs chansons clés du cinéma français», confie la chanteuse Kaili Kinnon.
Elle et ses compagnons, le piquant Tom Howell au piano et Beth Wasburn au cornet, ont interprété dans une atmosphère «cabaresque» justement et dans la bonne humeur tout ce répertoire. Le ton commençait joyeux avec Le tourbillon de Serge Rezvani avant de nous plonger dans le chagrin de Sans toi et Les parapluies de Cherbourg de Michel Legrand.