Un projet de loi sur les excuses est actuellement en débat à la législature de l’Ontario. Il s’agit d’une loi qui permettrait aux particuliers et aux personnes morales de présenter des excuses à une tierce personne sans que ces excuses ne soient retenues contre elles pour prouver leur culpabilité lors d’un procès.
Présenter des excuses signifie en quelque sorte reconnaître une faute commise et pourrait se retourner contre la partie responsable en cas de procès, même si la personne est de bonne volonté. C’est pour éviter cela et pour répondre au besoin de compassion des victimes que des lois de ce types sont mises en place.
De telles lois existent depuis peu en Colombie-Britannique, dans la Saskatchewan, au Manitoba et Yukon. Mark Power, avocat à Ottawa nous explique que ces lois ont été inspirées de lois américaines passées dans 35 États américains. Elles ont permis la résolution plus rapide de certains dossiers ou même évité que les dossiers ne se rendent en cour. Il précise que dans certains états, la loi sur les excuses ne s’applique que dans le domaine médical. En Ontario, cette loi serait une loi générale, c’est-à-dire non limitée à un contexte précis.
L’avocat explique que, pour la personne qui voudrait présenter des excuses, la peur de voir les compagnies d’assurance ou son employeur se retourner contre elle l’empêche d’exprimer des regrets alors que c’est parfois la seule chose que demandent les victimes, spécialement dans le domaine médical.
La loi à l’étude prévoit donc d’empêcher les employeurs ou les assureurs de se retourner contre la personne qui a commis une faute et présenté des excuses. Si un procès est ouvert, il faudra fournir d’autres preuves pour pouvoir statuer sur le cas de la personne accusée.