La guerre est une absurdité et il n’est nul besoin d’un film pour le prouver. Mais derrière le pire, les atrocités, il y a aussi l’espoir, de belles histoires qui ne demandent qu’à être racontées. C’est justement l’une de ces belles fables, émouvantes et sincères, que le cinéaste français Christian Carion a choisi de retracer.
À contre-courant, son dernier long-métrage, Joyeux Noël, montre qu’au beau milieu de la guerre, du désir de pouvoir, des bassesses et des instincts meurtriers de l’homme, il existe encore de beaux gestes de solidarité, empreints d’une fraternité pure et désintéressée. Un beau message de paix et de tolérance qui évite le sentimentalisme facile pour se muer en film profondément humain. Joyeux Noël, vu à travers la lentille du cinéaste français, raconte un épisode vrai, bien que romancé: celui de la guerre 14-18.
Nous sommes au début de la Première guerre mondiale. De tous les côtés, en Allemagne, en Angleterre, en France et en Écosse, on voit des hommes se préparer à partir en guerre. En France, le lieutenant Audebert (Guillaume Canet) quitte sa femme enceinte pour se rendre au front. Dans un petit village d’Écosse, un prêtre (Gary Lewis) décide lui aussi de partir combattre aux côtés des siens. Des planches de l’Opéra de Berlin aux tranchées du Nord de la France, un ténor allemand (Benno Furmann) n’a d’autre choix que de quitter sa femme, la soprano danoise Anna (Diane Kruger). Lui aussi doit partir au combat.
Tous ces hommes, ennemis d’un jour, vont se retrouver dans les tranchées alors que la fureur de la guerre, les bombardements, les attaques imprévues de l’ennemi, la peur de mourir, grondent au-dessus de leurs têtes. Peu à peu, décembre approche – le premier passé au front pour ces soldats qui espèrent encore que la guerre sera courte.
C’est bientôt le soir du réveillon et le miracle va se produire. Une veillée sous forme de trêve a lieu chez les Écossais, les Français, ainsi que dans le camp ennemi des Allemands. Toutes nations confondues, les soldats sortent de leurs tranchées, fraternisent les uns avec les autres. Ils se retrouvent au beau milieu d’un champ recouvert de neige pour partager une bouteille de champagne, un sourire, parfois même, pour échanger des photos de leurs femmes restées au pays.
Au fond, tous ces hommes-là, qu’ils soient Allemands, Français ou bien Écossais, découvrent qu’ils ont en commun une même humanité, au-delà des commandements de leurs supérieurs qui leur donnent l’ordre de s’entretuer au nom d’une nation.