Le ministre des Finances nous a fait beaucoup de promesses la semaine dernière. C’est Noël quelques semaines à l’avance et il ne faut pas trop s’en surprendre étant donné la possibilité d’un déclenchement d’élec-tions prochainement.
En fait, la mise à jour économique présentée par Ralph Goodale res-semblait davantage à un mini-budget, sinon à une plate-forme électorale: baisses d’impôts pour les contribuables et les sociétés, aide aux étudiants, aux immigrants et aux plus démunis, ainsi de suite. Il ne manquait qu’une petite phrase: «Si vous voulez ces baisses d’impôts, votez pour nous!» Le plus spectaculaire de l’énoncé du ministre, ce sont les surplus que le gouvernement va enregistrer cette année et au cours des cinq exercices suivants.
D’ici 2011, les excédents du gouvernement seront de 55 milliards $, ce qui s’ajoute aux réserves de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Si les baisses d’impôts sont bien accueillies, la prévision de surplus aussi importants à de quoi faire sourciller les administrations des différentes provinces.
Le Québec et l’Ontario n’arrivent plus à boucler leur budget et à bais-ser les impôts de leurs concitoyens. Et Ottawa n’a pas daigné prendre une seule mesure pour rendre un peu d’argent aux provinces dans son énoncé du 14 novembre.
Ceux qui sont d’avis qu’il y a un déséquilibre fiscal au Canada n’en croient pas leurs oreilles et leurs yeux: Ottawa nage dans les milliards alors que les provinces grattent les fonds de tiroir et tentent de garder la main sur leurs compétences, de plus en plus envahies par le gouvernement libéral.