Joseph Lavoie, «futur grand premier ministre du Canada»

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Publié 27/03/2007 par Yann Buxeda

Un élève du Collège Glendon «futur grand premier ministre»? L’affirmer serait indubitablement tabler sur des prédictions hasardeuses… Pour autant, les résultats du concours organisé par l’émission éponyme sur CBC ont laissé entrevoir l’éclosion d’un jeune talent du collège bilingue de l’Université York, Joseph Lavoie.

En décrochant une nette victoire au concours de «Futur grand premier ministre» organisé par la télévision publique canadienne le dimanche 18 mars, -Joseph Lavoie s’est offert une entrée remarquée dans le monde des médias, sinon celui de la politique.

À 23 ans, l’étudiant spécialisé en sciences politiques a su démontrer qu’il possédait de nombreuses qualités. Outre le sens de la répartie et plus généralement celui de la formule, il a fait montre d’une sérénité étonnante face au jury qui l’évaluait, à savoir pas moins de quatre anciens Premiers ministres du Canada. Brian Mulroney, Paul Martin, Joe Clark et Kim Campbell ont tour à tour questionné les quatre participants au sujet des projets qu’ils présentaient au concours, mais également sur des questions d’actualités.

Un exercice de style à travers lequel Joseph Lavoie a su se détacher de ses concurrents, comme il le souligne: «À ce niveau de la compétition, je pense que tous les projets présentés étaient plus ou moins pertinents. La première partie de l’émission était consacrée à ce dossier et nous avions les questions à l’avance et des fiches réponses. Dans la seconde moitié, des sujets libres ont été abordés par le jury et j’ai fait preuve d’un aplomb suffisant en apportant du contenu agrémenté de quelques plaisanteries. J’étais moi-même.»

En présentant un projet basé sur un soutien économique accru aux municipalités phares du pays, -Joseph Lavoie a séduit l’auditoire. S’appuyant sur la paralysie dont les métropoles souffrent actuellement, il a remis en cause certains fondements de la Constitution de 1867, soulignant le fait que le texte était adapté à un pays dont le moteur serait la ruralité. Alors qu’aujourd’hui plus de 80 % des Canadiens vivent en milieu urbain, il pense qu’une plus grande autonomie doit être laissée aux municipalités.

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Un effort qu’il entend faire passer par le gouvernement fédéral, à travers la redistribution de tout ou partie de la TPS à des gouvernement municipaux. Un projet ambitieux, voire idéaliste, mais auquel il croit fermement: «Mon projet est né d’un enseignement au sujet des politiques municipales. Ce cours m’a permis de développer tout un cheminement afin d’arriver à donner à nos villes les moyens d’exprimer tout leur potentiel.»

Selon Joseph Lavoie, ces mesures bénéficieraient à l’ensemble du pays, et pas seulement aux métropoles. «Les zones rurales, qui ne profitent pas assez du système en place, auraient tout à gagner si les villes étaient plus puissantes. Les grandes métropoles se suffisant à travers leurs discussions avec le fédéral, l’autorité provinciale serait plus à même de soutenir économiquement et politiquement les zones moins urbanisées.»

Mais la conscience politique de Joseph Lavoie n’est évidemment pas née avec l’inscription à ce concours. Le jeune homme, qui souhaiterait faire carrière dans le secteur des politiques publiques ou des relations publiques, possède déjà certaines qualités de leader. En premier lieu, il est parfaitement bilingue, ce qui n’est pas pour déplaire à l’ensemble des Canadiens. Ensuite, outre un projet qui brille par son côté novateur, il dispose de l’avantage d’avoir vécu à plusieurs endroits du Canada, dans des milieux à majorité anglophone comme francophone.

Enfin, il propose depuis plus d’un an d’un blog très professionnel – www.josephlavoie.com – sur lequel il développe de nombreux points de vue quant à l’actualité politique et économique du Canada.

Joseph Lavoie un jour leader du Parti conservateur – une sensibilité pleinement revendiquée – et Premier ministre? La prédiction est encore un peu présomptueuse.

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Toujours est-il qu’il apporte avec son projet et son talent un vent de jeunesse qui n’est pas pour déplaire, comme il s’en félicite: «Je pense que les jeunes se conscientisent et ont de plus en plus à apporter à la politique. La jeunesse, c’est l’expression d’un regard neuf, et d’une politique qui évolue avec son temps tout en se tournant vers l’avenir.»

L’émission Le futur grand Premier ministre sera rediffusé sur CBC le dimanche 22 avril, à 22h.

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