Avec cet engin, la collaboration de son frère Léopold et de cousins, il fabrique aux vacances de Noël 1922 un traîneau qui glisse sur la neige, mû par le moteur Ford qui actionne une hélice de propulsion située à l’arrière, comme sur les hydroglisseurs dont des essais tâtonnent en Europe au début de ce siècle.
Les essais de ce premier véhicule circulant sur la neige suscitent la surprise et l’admiration. Mais le père de Joseph-Armand, conscient du danger que représente l’hélice, lui fait démonter l’engin. «Joseph-Armand obéit, mais dans son for intérieur, il est fier d’avoir fait fonctionner sa machine sur la neige.»
Qui trouve invente
Ayant, par cette invention, démontré son ingéniosité à trouver une solution originale au problème récurrent des déplacements en hiver, Joseph-Armand quitte le séminaire de Sherbrooke et la voie ecclésiastique sur laquelle l’avait engagé son père. Il va faire un apprentissage dans un garage voisin en 1924. Puis, il part pour Montréal où il travaille dans un garage, suit des cours du soir de mécanique et d’électricité automobile et des cours d’anglais. «Il lit toutes les publications scientifiques et technologiques qui lui tombent sous la main.»
À 19 ans, il ouvre son propre garage à Valcourt. «Son père lui consent un prêt, et sa famille l’aide à construire le bâtiment. Il n’a que 19 ans, mais son aptitude remarquable à trouver une solution à tout problème mécanique, qu’il s’agisse de moteurs d’automobiles, de bancs de scies ou de pompes agricoles, lui vaut rapidement une excellente réputation dans la région. Grâce à ses succès, le jeune homme est en mesure de rembourser le prêt paternel dès 1929», explique le Musée Bombardier de Valcourt.
Son travail est saisonnier, car les routes des villages ne sont alors pas déneigées au Québec. J.-A. cherche à mettre au point un véhicule capable de se déplacer sur la neige. Marié à 22 ans avec Yvonne Labrecque, il est affecté par la mort le 17 janvier 1934 de son fils Yvon-Gilles, né en 1931, qui n’a pu être transporté à l’hôpital de Sherbrooke faute de moyens de transport appropriés, ce qui accentue ses travaux.