«200 diplômés sortent des écoles de cinéma chaque année au Québec… et Denys Arcand fait encore des films.» Voilà comment le cinéaste Jimmy Larouche a présenté le milieu compétitif dans lequel il évolue à son auditoire du Club canadien de Toronto jeudi dernier.
Invité du festival Cinéfranco pour y présenter son premier long-métrage, La cicatrice, tourné à Alma, dans son Saguenay-Lac-Saint-Jean natal, le cinéaste de 37 ans a raconté son parcours «d’entrepreneur», qualité sans laquelle son film n’aurait pas vu le jour.
Après avoir essuyé des refus attendus de la SODEC et de Téléfilm Canada, les principaux organismes de financement du cinéma québécois, Jimmy Larouche a décidé de trouver les 200 000 $ dont il avait besoin pour démarrer son projet auprès d’amis et de connaissances, 400 $ à la fois.
Pour convaincre ses prêteurs/donateurs, il s’est armé d’un plan d’affaires visant à «donner confiance aux gens», et il s’est mis à filmer ses démarches, diffusant sur Facebook et YouTube des clips qui rehaussaient sa crédibilité et suscitaient d’autres contributions.
C’est qu’avant de faire du cinéma professionnellement, Jimmy Larouche a étudié en marketing et a géré une franchise de peinture de maisons. Il faisait des «petits films» depuis longtemps avec des amis et a fini par réaliser neuf courts-métrages qui ont fait le tour de festivals, mais il n’imaginait pas en faire un métier.