Jeux en ligne: un marché juteux

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Publié 24/08/2010 par Vincent Muller

«Les gens vont jouer de toute façon», expliquait Paul Pellizzari, directeur des politiques à la Société des loteries et des jeux de l’Ontario (OLG), interrogé à propos de l’annonce, le 10 août dernier, du lancement d’une étude pour mettre en place un système de jeux en ligne officiel d’ici 2012.

«OLG veut protéger les joueurs», c’est du moins la raison officielle qui est donnée. OLG (pour «Ontario Lottery and Gaming») rappelait également dans son communiqué que les Ontariens dépensent 400 millions $ en ligne chaque année, auprès de fournisseurs de jeu en ligne non réglementés.

Un manque à gagner important pour la province et OLG, qui faute de ne pouvoir empêcher le phénomène va tout simplement l’intégrer: «Les gens vont jouer de toute façon, que ce soit réglementé ou non. Ce sera la manière la plus responsable de jouer», lance Paul Pellizzari qui prétendait également que le combat contre les sites de jeux non réglementés n’est pas du ressort de l’Ontario.

Protéger les joueurs

Cependant si l’on veut profiter de la manne financière qu’offre le jeu en ligne, il faut aussi faire en sorte que cela ne soit pas trop flagrant. Ainsi à OLG la raison principale avancée est le fait que sur les sites actuels non réglementés, les joueurs actuels ne sont pas bien protégés et pas bien informés.

C’est pour cette raison qu’OLG se donne 18 mois pour mettre en place un système qui intégrera des éléments visant à protéger les joueurs.

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«On va sûrement installer un temps et une mise d’argent limite, par exemple. Internet est le système de jeu qui permet le maximum de systèmes de contrôle. Il y aura un montant défini que les personnes peuvent jouer sur une certaine période, des outils d’identification des joueurs aussi rigoureux que sur tous les sites de e-commerce.»

Paul Pellizzari ajoute également qu’il y aura la possibilité de mettre en place des outils pour s’arrêter de miser à un certain point. Cependant, le choix reposant sur le joueur quant à la mise en place de cette limite, cela n’empêchera pas les risques de dépendance aux jeux.

«C’est le cas partout où on peut miser», nous répond le directeur des politiques d’OLG.

La mise en place du système doit se faire parallèlement à des consultations avec des professionnels des problèmes du jeu, comme le Centre de toxicomanie et de santé mentale, le Conseil du jeu responsable du Canada ou le Ontario Problem Gambling Research Center (en anglais seulement, bien que cette agence soit subventionnée par le ministère de la Santé…).

Beaucoup d’entre eux se demandent d’ailleurs à quel point cette initiative risque de banaliser le jeux en ligne, d’attirer de nouveaux joueurs et donc d’augmenter les comportements de dépendance.

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«Notre objectif d’affaires est d’attirer les joueurs qui préfèrent un site de confiance, on préfère beaucoup de joueurs qui dépensent peu d’argent et qui préfèrent un marché protégé plutôt que les opérateurs extérieurs», explique Paul Pellizzari.

Nouveaux joueurs

Mais les jeux en ligne d’OLG vont-ils attirer principalement des joueurs déjà sur les sites non réglementés, ou également de nombreux novices? S’ils ne peuvent l’affirmer avec certitude, beaucoup de professionnels de la santé et des problèmes de dépendance aux jeux le craignent la deuxième possibilité.

Le directeur des politiques de OLG, lui, essaye d’éviter la question martelant que les gens jouent déjà avant d’admettre finalement qu’ils veulent «attirer des joueurs qui savent jouer en toute sécurité».

Mais les nouveaux joueurs, une fois initiés, risqueront de se rediriger sur les sites non réglementés s’ils sont bloqués par le site d’OLG ou si les sommes qu’ils peuvent miser ne sont plus assez importantes pour eux…

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