Jacques Bensimon: un homme passionné et engagé

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Publié 04/09/2012 par Jean Poirier

Dimanche 26 août, Jacques Bensimon nous a quittés après une dure lutte contre la maladie. Cette triste nouvelle m’a beaucoup chagriné, mais m’a aussi permis de me rappeler d’excellents souvenirs d’un homme passionné, engagé et généreux.

Je le connaissais depuis la fin des années 80, alors qu’il était le directeur de la chaîne TFO à Toronto. J’ai eu l’immense plaisir et l’honneur de le côtoyer assez régulièrement, puisque j’occupais le poste de député à Queen’s Park.

Jacques fut le grand artisan qui a su donner à TFO toutes ses lettres de noblesse et qui a lui permis de devenir une chaîne de grande envergure de réputation internationale.

On dit la chaîne de la francophonie qui produit le plus d’émissions éducatives au monde. Une chaîne qui a raflé d’innombrables prix à l’échelle mondiale, et tout ça avec un budget bien souvent très inférieur à celui de la compétition. L’homme qui créait des miracles, qui nous les faisait vivre.

Mais ce ne fut pas facile, voire toujours très difficile. Il s’est battu constamment pour assurer la survie, l’avenir, la viabilité d’une télévision publique pas toujours chaudement appuyée par les gouvernements successifs de l’Ontario.

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Combien de fois la collectivité de langue française de l’Ontario a dû monter aux barricades pour l’aider à défendre TFO contre les obus qui pleuvaient de toutes parts: les menaces de fermeture, de coupures sauvages aux maigres budgets, par exemple.

Danser le tango de la Francophonie: un pas en avant, un, deux, trois pas en arrière. Jamais nos acquis si chèrement arrachés n’étaient «acquis». Toujours des cieux nuageux où l’ouragan menaçait de se soulever sans préavis.

Et aujourd’hui, c’est toujours pareil, rien n’a changé. Les ouragans sont après tout saisonniers.

Mais je me souviendrai surtout des excellents moments passés en compagnie de cet homme des plus affables et sincère.

Quel courage il a démontré pour faire face à tous ces obstacles perpétuels. Mais il fallait admirer sa ténacité, sa détermination, sa mission même de faire de TFO un joyau de la couronne. Et il a réussi. Toujours en gardant le sourire, la tête haute, armé d’un sens d’humour à toute épreuve.

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La longue liste de ses réalisations à TFO et ailleurs, dont à l’Office national du film, est trop longue pour pouvoir tout décrire ici. Mais comment aurait pu-t-on imaginer TFO sans, par exemple, l’émission phare Panorama. Ou les films du samedi soir qu’il présentait avec la même passion, le même émerveillement.

Il a tellement réalisé de belles choses et pourtant, il aurait sûrement ajouté d’autres joyaux à sa propre couronne, vu son incroyable talent, entre autres, de réalisateur de films.

Mais le destin en a décidé autrement. Son départ prématuré constitue une immense perte personnelle, pour l’Ontario français, mais aussi pour toute la Francophonie à l’échelle mondiale. Natif du Maroc qu’il adorait, il est venu s’installer au Canada qu’il a aussi adoré. Notre francophonie d’ici lui doit beaucoup. C’était un des nôtres, de la même famille.

Merci, mon cher Jacques, pour tout ton appui indéfectible à notre francophonie, ta passion des choses bien accomplies, ton amour de l’audiovisuel, mais, surtout, ton amitié. Salut mon vieux!

Jean Poirier
Ancien député, vice-président, Assemblée législative de l’Ontario.
Ancien président, ACFO provinciale, maintenant l’AFO.

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