Israël-Palestine: la solution à deux états devenue impraticable?

Gaza, Israël
Une frappe israélienne à Gaza dimanche. Photo: capture d'écran Al Jazeera
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Publié 09/10/2023 par François Bergeron

La guerre en Israël a éclipsé la guerre en Ukraine dans les médias en fin de semaine.

La contre-offensive ukrainienne piétine. Après avoir reçu 100 milliards $ d’aide militaire occidentale, les Ukrainiens refoulent l’envahisseur russe ici et là, mais pas assez pour réclamer tous les territoires perdus dans l’Est, dont la Crimée.

Combien d’hommes peut-on/devrait-on encore sacrifier?

Une défaite décisive de Poutine serait idéale – pour les Ukrainiens, pour les pays voisins, pour les Russes eux-mêmes. Et pour la stabilité internationale parce qu’elle découragerait ses alliés chinois, nord-coréens et iraniens.

Mais il faudra peut-être attendre que sa dictature s’effondre, et que les populations majoritairement russophones des territoires ukrainiens occupés puissent décider librement à quel pays se joindre.

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Résignation

La nouvelle attaque palestinienne contre Israël – aussi massive et imprévue que suicidaire – suscite l’horreur, mais aussi la résignation.

Israël va riposter par des frappes dix fois plus destructrices, comme à son habitude, et sûrement par une incursion ayant pour but d’éliminer le Hamas, qui règne sur Gaza.

Les Israéliens partent du principe (pas faux) qu’ils sont entourés de barbares qui ne comprennent que la force.

Depuis l’indépendance en 1948, chaque guerre ou campagne de terreur arabe a accrédité cette idée, a incité les Israéliens à verrouiller la Cisjordanie et Gaza, et a éloigné la perspective onusienne d’une paix durable entre ces deux nations mal imbriquées dans ce petit territoire.

La paix à deux états adjacents, ici, est de plus en plus utopique. Une solution à un seul état – Israël annexant officiellement Gaza et la Cisjordanie – est désormais préférable, et a l’avantage d’être praticable.

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Ce n’est pas gagné

Ce serait un pays dans lequel, évidemment, les citoyens arabes/palestiniens continueraient de jouir des mêmes droits que les Juifs, y compris celui d’élire leurs représentants au parlement et de participer au gouvernement.

Les mécontents pourront déménager dans les pays arabes voisins s’ils le souhaitent. D’autres peuples ont connu des situations plus malheureuses.

Il faudra convaincre l’Autorité palestinienne, qui ne gère plus qu’une partie de la Cisjordanie, ainsi que ses soutiens dans le monde arabe «modéré».

C’est loin d’être gagné. Mais on peut commencer dès maintenant par Gaza, qui a perdu toute légitimité.

Rapprochement israélo-arabe

Par son offensive, le Hamas, soutenu par l’Iran comme le Hezbollah au Liban, cherche à faire dérailler le rapprochement entre Israël et certains pays arabes, notamment l’Arabie saoudite.

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Ce rapprochement était encore discret. Il pourrait rester longtemps tacite. L’offensive palestinienne pourrait le stopper… ou l’accélérer.

Car les Palestiniens en appellent à la «rue» arabe, que les régimes saoudien, jordanien, égyptien, tunisien, marocain – loin d’être sans reproches – ont toujours des raisons de craindre.

Jusqu’à maintenant, c’est dans la «rue» canadienne, américaine et celle de quelques pays européens que certains ont manifestée en faveur des Palestiniens au cours du congé de l’Action de grâce… en marge, heureusement, de manifestations pro-israéliennes aussi impressionnantes.

Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

  • l-express.ca

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