Que ce fut long! La dernière rencontre entre deux dirigeants iranien et américain remontait au mois de décembre 1977 à Téhéran, lorsque l’ex-Shah d’Iran recevait l’ancien président Jimmy Carter. Trois ans plus tard, c’était la rupture des relations diplomatiques pour cause de révolution, saccage d’ambassade et prise d’otages.
Mais le 27 septembre dernier, sur le chemin de l’aéroport et alors qu’il quittait New York où il avait pris part à l’Assemblée générale des Nations Unies, le nouveau président iranien, Hassan Rohani, a eu un entretien téléphonique d’un quart d’heure avec son homologue américain Barak Obama, qui a souhaité des discussions futures en vue d’une reprise des relations bilatérales ainsi que d’un règlement du dossier nucléaire iranien.
Les activités nucléaires civiles demeurent pour tous les Iraniens une question de fierté nationale. Ils exigent que la communauté internationale leur reconnaisse leurs droits fondamentaux en la matière…
Le lendemain, les journaux iraniens ont été presque unanimes pour saluer «la fin d’un tabou». Il est vrai aussi que le président Rohani a eu le feu vert du Guide suprême iranien, Ali Khamenei, qui jusqu’ici était opposé à l’idée d’une quelconque ouverture entre Téhéran et Washington.
La semaine dernière, une prise de contact entre le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et le «groupe des six» (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies plus l’Allemagne) a permis un entretien de 25 minutes avec son homologue américain, John Kerry.