Inquiétude économique palpable

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Publié 29/04/2008 par Gérald Fillion

La Banque du Canada n’a pas voulu écrire le mot «récession» dans son rapport sur la politique monétaire au pays publié la semaine dernière. Pour évoquer la situation périlleuse aux États-Unis, la banque centrale se contente de parler d’un ralentissement «plus marqué et plus prolongé» sans jamais s’avancer sur le mot honni.

Malgré toute cette prudence, la Banque du Canada ne peut pas cacher ses chiffres, qui parlent d’eux-mêmes: elle prévoit maintenant une croissance du PIB de seulement 0,3% au deuxième trimestre (en cours présentement) et de 1,4% pour l’ensemble de 2008.

Ces projections laissent transparaître un cadre économique très instable pour le Québec et l’Ontario en particulier, qui sont et seront affectées sérieusement par le ralentissement de la demande américaine.

La banque centrale affirme que l’économie mondiale ralentit considérablement et que d’autres baisses de taux d’intérêt sont à prévoir.

Bref, le ton du rapport de l’institution n’est pas réjouissant. Et il y a lieu de se demander si le ralentissement américain ne se transformera pas en grosse grippe économique pour le Canada. C’est arrivé rapidement, on se croyait à l’abri avec nos ressources, notre consommation intérieure et nos exportations vers les pays émergents.

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Mais, la réalité, c’est que ce pays compte encore beaucoup sur ses exportations vers les États-Unis et que les États-Unis demeurent toujours notre premier partenaire commercial.

Les récentes statistiques et les prévisions de la Banque du Canada viennent de nous le rappeler.

Web: toujours plus populaire

Les ventes par Internet ne cessent d’augmenter, mais elles ne représentent toujours qu’une infime partie du commerce au Canada.

Les revenus des entreprises privées qui vendent des produits en ligne ont grimpé de 26% en 2007 pour atteindre 62,7 milliards de dollars. Malgré ces gros chiffres, les ventes par Internet atteignent à peine 2% des revenus des sociétés.

Une entreprise privée sur 10 offre ses marchandises à des clients via le web. Dans le secteur public, c’est un organisme sur six.

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Inflation alimentaire et pétrolière

La banque CIBC prévoit une hausse des prix alimentaires au Canada dans les prochaines années et une progression marquée des prix de l’essence.

Selon les économistes de l’institution torontoise, le prix moyen du litre d’essence ordinaire sera de 1,40$ cet été et de 2,25 $ en 2012. Les réserves actuelles de pétrole ne suffiront pas à répondre à la demande en énergie, selon la CIBC.

Le prix du baril de pétrole pourrait toucher 150 dollars américains d’ici 2 ans, 225 dollars d’ici 4 ans.

Grève possible chez Bell

Les 5 000 techniciens de Bell Canada pourraient déclencher une grève sous peu après avoir rejeté à près de 60% les dernières propositions de l’employeur. En mars, une première offre de Bell Canada avait été refusée à 88%.

Bell propose à ses techniciens un salaire qui pourrait atteindre 75 000 dollars dans certains cas d’ici 2011, une augmentation de plus de 12,5% en retour d’une hausse du nombre d’heures de travail de 37,5 heures à 40 heures par semaine.

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Bell veut également réduire certaines primes et avantages consentis aux employés. Le fonds de retraite des enseignants de l’Ontario Teachers est sur le point de compléter l’acquisition de BCE.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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