La Banque du Canada n’a pas voulu écrire le mot «récession» dans son rapport sur la politique monétaire au pays publié la semaine dernière. Pour évoquer la situation périlleuse aux États-Unis, la banque centrale se contente de parler d’un ralentissement «plus marqué et plus prolongé» sans jamais s’avancer sur le mot honni.
Malgré toute cette prudence, la Banque du Canada ne peut pas cacher ses chiffres, qui parlent d’eux-mêmes: elle prévoit maintenant une croissance du PIB de seulement 0,3% au deuxième trimestre (en cours présentement) et de 1,4% pour l’ensemble de 2008.
Ces projections laissent transparaître un cadre économique très instable pour le Québec et l’Ontario en particulier, qui sont et seront affectées sérieusement par le ralentissement de la demande américaine.
La banque centrale affirme que l’économie mondiale ralentit considérablement et que d’autres baisses de taux d’intérêt sont à prévoir.
Bref, le ton du rapport de l’institution n’est pas réjouissant. Et il y a lieu de se demander si le ralentissement américain ne se transformera pas en grosse grippe économique pour le Canada. C’est arrivé rapidement, on se croyait à l’abri avec nos ressources, notre consommation intérieure et nos exportations vers les pays émergents.