L’article 133 de la loi sur les infractions provinciales de la Colombie-Britannique (C.-B.) incorpore les droits linguistiques prévues au Code criminel (C.c.). Cette incorporation abroge implicitement la loi impériale de 1731.
Le juge de la Cour provinciale de la C.-B. a commis une erreur en refusant à Éric Bessette le droit à un procès en français. Ce non‑respect de l’article 530 du C.c. constitue une erreur juridictionnelle, et entraîne la perte de juridiction de la Cour provinciale sur le procès de M. Bessette.
La Cour supérieure de la C.-B. a omis de reconnaître que la décision du juge de la Cour provinciale touche à la juridiction, que celle‑ci a des conséquences graves sur les droits linguistiques de M. Bessette et qu’il y a des avantages évidents à trancher la question avant le procès. Cette omission a amené la Cour supérieure à commettre une erreur en refusant d’instruire la requête de M. Bessette. La Cour d’appel de la C.-B. a elle aussi fait erreur en confirmant la décision de la Cour supérieure.
Voilà, en résumé, la conclusion des juges Suzanne Côté et Sheilah Martin qui, avec l’accord du juge en chef Wagner et des juges Abella, Moldaver, Karakatsanis, Gascon, Brown et Rowe, ont écrit le jugement de la Cour suprême du Canada dans le dossier Bessette c. Colombie‑Britannique (Procureur général), 2019 CSC 31.
Infraction provinciale
Éric Bessette a été inculpé d’une infraction provinciale liée à la conduite automobile en Colombie-Britannique. Il a demandé d’être jugé en français en se fondant sur l’article 530 du C.c., lequel accorde à l’accusé le droit d’être jugé par un juge d’une cour provinciale qui parle la langue officielle du Canada qui est la sienne.