Industriels, dormez bien…

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Publié 01/05/2007 par Gérald Fillion

Les entreprises canadiennes n’ont plus à s’inquiéter de l’encadrement réglementaire en matière d’environnement du gouvernement du Canada.

Le «plan vert» du ministre John Baird, présenté jeudi dernier à Toronto, exige peu des entreprises: réduction de 60 mégatonnes des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport au niveau de 2006. Ce n’est même pas 20% des émissions actuelles des grandes entreprises.

Fini le protocole de Kyoto, finies les craintes de devoir composer avec des règles dures, serrées et coûteuses. Le «plan vert» du gouvernement Harper épargne les grandes sociétés, à commencer par les principaux pollueurs au Canada: les pétrolières. Tout ce qui leur est demandé d’ici 13 ans, c’est de réduire l’intensité de leurs émissions de gaz à effet de serre. Réduire l’intensité, ce n’est pas réduire la totalité des émissions d’une entreprise.

C’est plutôt réduire les émissions par unité de production. Exemple: une entreprise pétrolière produit 50 000 barils de pétrole par jour et émet 20 000 tonnes de C02. Ça représente 0,4 tonne par baril. Vous me suivez? Ce que le gouvernement demande à cette pétrolière, c’est de réduire de 6% son intensité d’émission par unité de production en 2008.

Autrement dit: 0,4 tonnes – 6% = 0,34 tonnes. Le problème, c’est que si l’entreprise augmente sa production, par exemple à 60 000 barils de pétrole par jour, ça veut donc dire que les gains réalisés avec la réduction d’intensité seront annulés. Calculons: 60 000 barils x 0,34 tonnes = 20 400 tonnes de C02. C’est une hausse des émissions malgré une baisse d’intensité. L’exemple d’une pétrolière est le bon exemple à prendre puisqu’il est prévu que la production annuelle de pétrole passe de 1 million de barils par jour en Alberta aujourd’hui à 3,5 millions de barils par jour en 2015.

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Autrement dit, on va multiplier par 3,5 la production, ce qui risque d’annuler les efforts d’intensité ou, à tout le moins, les réduire considérablement. C’est ça le vrai visage du plan vert du gouvernement Harper: peu contraignant pour les entreprises, peu convaincant pour l’environnement.

L’énergie coule la BMO

 
Alors que toutes les sociétés énergétiques font des milliards de profits, la Banque de Montréal a trouvé le tour de perdre de l’argent avec ses investissements dans le secteur énergétique au cours des derniers mois.

La société bancaire a annoncé que ses prochains résultats financiers seront affectés par une perte allant de 350 millions à 450 millions de dollars à la suite de mauvais investissements dans le gaz naturel. La BMO affirme ne pas avoir prévu une aussi grande volatilité sur les prix du gaz. Les résultats de la société seront dévoilés le 23 mai prochain.
 

Empire rachète Sobeys


La deuxième chaîne d’alimentation au Canada Sobeys deviendra sous peu une entreprise privée. La société, propriétaire des bannières Sobeys, IGA et Price Chopper notamment, a annoncé la semaine dernière que son actionnaire principal entendait racheter toutes les actions qui sont en bourse présentement.

Empire offre 58 dollars l’action, soit 1 milliard de dollars pour racheter les quelques 28% d’actions qu’elle ne possède pas. L’action de Sobeys a bondi de plus de 50% en bourse jeudi dernier, après l’annonce de cette offre d’achat.
 
Au revoir David…
 
Le gouverneur de la Banque du Canada, qui ne prévoit plus de baisser les taux d’intérêt cette année malgré une croissance économique anémique en Ontario et au Québec, va quitter ses fonctions dans quelques mois.

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Gouverneur de l’institution depuis février 2001, David Dodge a annoncé qu’il n’allait pas solliciter un deuxième mandat. Il quittera la Banque le 31 janvier prochain. David Dodge a passé plusieurs années dans la fonction publique fédérale, notamment aux postes de sous-ministre des Finances et de sous-ministre de la Santé.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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