Le nom de Dror Mishani demeure peu connu au Canada. Cet universitaire israélien est un spécialiste des littératures policières. Je l’ai découvert en lisant son polar intitulé Une disparition inquiétante. Traduit dans une quinzaine de langues, cet ouvrage fut un des dix meilleurs romans policiers de 2012. Sa parution aux Éditions du Seuil date de 2014.
La «disparition inquiétante» est celle d’Ofer Sharabi, seize ans, qui n’est pas rentré de l’école. Sa mère se présente au poste de police pour signaler cette soi-disant absence. Le commandant Avraham Avraham, reçoit sa déposition, mais essaie de la convaincre qu’il n’y a rien d’inquiétant. Probablement une simple fugue qui ne durera pas plus d’une journée.
Pourtant, au bout de deux jours, Ofer reste introuvable. Tandis que les voisins quadrillent Holon, banlieue modeste de Tel-Aviv, Avraham culpabilise, conscient d’avoir bien mal démarré cette affaire. Tout semble lui échapper. «Une histoire commençait à se raconter, et il ne l’avait pas écoutée.»
Avraham est le commandant de l’enquête, mais il ne sait plus qui tient les rênes. «Dans aucune autre enquête les nerfs d’Avraham n’avaient été mis à aussi rude épreuve, jamais.» Sa patronne a comme mot d’ordre «d’accepter de rester dans l’incertitude»; selon elle, il faut appréhender l’incertitude et «essayer de comprendre ce qu’elle nous dit».
Malgré ce mot d’ordre, Avraham semble s’accrocher à la thèse d’une fugue, car «tout acte laisse des traces, et d’autant plus un acte prémédité comme une fugue.»