Le lobby politique francophone hors Québec, la FCFA, trouve scandaleux que depuis 20 ans, le gouvernement accueille annuellement, à l’extérieur du Québec, plus de 98% d’immigrants de langue anglaise et moins de 2% d’immigrants de langue française.
La FCFA ne s’est pas gênée pour le dire, la semaine dernière, au Comité permanent des langues officielles des Communes, qui étudie présentement les programmes fédéraux en matière d’immigration francophone.
À petit feu
«Avec des proportions comme 98% contre 2%, notre poids relatif ne cesse de diminuer. À plusieurs endroits, ce n’est qu’une question de temps avant que nos communautés tombent en dessous du seuil minimum requis pour recevoir des services en français des bureaux fédéraux. On voudrait tuer la francophonie à petit feu, éliminer nos communautés par attrition, qu’on ne s’y prendrait pas autrement», a déclaré Marie-France Kenny, la présidente de la Fédération des communautés acadienne et francophone du Canada.
La FCFA a rappelé au comité qu’il n’existe à l’heure actuelle «à peu près rien qui permette de donner un véritable élan à l’immigration dans les communautés francophones» du Canada anglais.
«Au cours des dernières années, on a coupé les programmes et les incitatifs qui nous donnaient un certain avantage au niveau de l’immigration. Et là, on apprend que dans Entrée express, l’outil qu’on tente de nous vendre depuis trois ans comme la réponse pour l’immigration francophone, on n’a même pas le moyen de savoir si un immigrant est de langue française ou non», explique Mme Kenny.