Immigrants-entrepreneurs: pas si évident!

La Canada va toujours gagner à attirer des immigrants, selon notre chroniqueur.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 27/09/2019 par Marc-André Ranger

J’ai grandi dans ce qui, jadis. était une petite ville de la Couronne Nord de Montréal. À l’époque, gastronomie ethnique signifiait manger un plat de pâtes dans un resto italien… appartenant à un Québécois!

Aujourd’hui, il suffit d’arpenter les rues de cette même ville, devenue beaucoup plus grande, pour pouvoir y déguster la cuisine de son choix. L’arrivée de nombreux immigrants-entrepreneurs en est la principale raison.

Expérience non reconnue

Pourtant, de nos jours, immigrer au Canada en tant qu’immigrant-entrepreneur est loin d’être évident.

À titre d’exemple, le titulaire d’un permis de travail émis sous le volet des entrepreneurs désirant exploiter une entreprise commerciale ne verra pas son expérience entrepreneuriale acquise au Canada reconnue dans le cadre du programme de l’Entrée express.

Vous pourriez créer 200 emplois bien rémunérés et payer des millions en impôt au Canada que cette expérience ne sera pas reconnue dans le cadre de l’Entrée express.

En pratique, il est vrai qu’il existe des programmes conçus spécifiquement pour les immigrants-entrepreneurs. Or, les frais gouvernementaux de ces programmes sont onéreux, les délais très longs et le processus bureaucratique relève carrément du parcours du combattant.

Publicité

Le Programme des nominés de l’Ontario

Pas convaincu? Prenons l’exemple du Programme des nominés de l’Ontario, Volet des entrepreneurs. Ce volet s’adresse aux entrepreneurs de l’extérieur du Canada qui souhaitent démarrer une nouvelle entreprise ou acheter une entreprise existante en Ontario:

  1. L’entrepreneur doit en premier inscrire sa déclaration d’intérêt en ligne;
  2. L’entrepreneur attend ensuite d’être invité par l’Ontario (aucune garantie qu’il le sera);
  3. Une fois invité, le demandeur devra acquitter des frais gouvernementaux au montant de 3500 $ et fournir une panoplie de documents au soutien de la demande;
  4. Une entrevue de sélection aura ensuite lieu à Toronto. Si l’entrepreneur n’est pas déjà au Canada et qu’un visa de visiteur lui est refusé, et bien tant pis pour lui…. Les frais gouvernementaux ne sont pas remboursables;
  5. Partons du principe que le plan d’affaires est approuvé après l’entrevue, un contrat de performance devra alors être signé entre l’Ontario et l’immigrant-entrepreneur;
  6. Soyons positifs, le projet est accepté. L’immigrant-entrepreneur devra alors postuler pour un permis de travail (lequel peut toujours être refusé par Immigration Canada) – sans permis de travail, point de statut;
  7. Toujours dans un vent d’optimisme (je suis comme ça), le permis de travail est délivré. Le candidat aura alors 20 mois pour rencontrer l’ensemble des exigences du contrat de performance;
  8. Je sais, je suis très (peut-être trop) optimiste, mais je pars du principe que notre immigrant-entrepreneur réussit à atteindre les cibles du contrat de performance après seulement une année. Il postule donc (enfin) pour sa nomination par l’Ontario;
  9. Quelques mois plus tard, notre ami entrepreneur obtient enfin sa nomination par l’Ontario. Eurêka n’est-ce pas? Hum, pas trop vite…
  10. Il faut maintenant demander la résidence permanente auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Délai de traitement: 15 à 19 mois – Frais de traitement: 1125 $!

Soyons honnêtes, il faut vraiment le vouloir…

Via l’Entrée express

Ne serait-il pas plus simple de permettre à l’immigrant-entrepreneur de se voir reconnaître l’expérience entrepreneuriale acquise au Canada via l’Entrée express (délais de six mois pour devenir résident permanent) au lieu d’ériger un mur bureaucratique?

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur