C’est au fil des ans, pour ne pas dire des siècles, que le Canada s’est géographiquement constitué pour devenir, de ce point de vue, le deuxième plus grand pays du monde. Une évolution organisationnelle et politique a accompagné cette construction, une évolution pas encore terminée puisque le Canada n’a toujours pas un chef d’État canadien accédant démocratiquement à cette fonction, et conserve les vestiges coloniaux d’une souveraineté qui vient d’un autre pays.
Il n’est pas question de résumer ici l’histoire complexe du Canada, mais de remémorer quelques étapes importantes qui se sont déroulées il y a 150 ans et qui méritent de retenir notre attention parce qu’elles ont marqué l’histoire du pays.
Dans L’Express du 10 décembre dernier, nous avons rappelé que la Colombie-Britannique avait décidé d’adhérer, après le Manitoba et les Territoires du Nord-Ouest, à la Confédération canadienne, si le gouvernement du Canada construisait dans les dix ans un chemin de fer transcontinental. Ce qui fut fait.
Mais c’est vers l’Est qu’il faut se tourner pour remonter aux origines de cette fédération qui donne lieu à l’existence d’un pays d’un océan à l’autre. Et tout se passe en 1864, avec une première conférence qui se tient à Charlottetown et sera suivie d’une deuxième conférence à Québec.
Les partenaires
En 1864, les colonies britanniques comptaient quatre entités, deux étaient continentales, et deux insulaires. La Nouvelle-Écosse, entièrement britannique depuis 1758, devait son nom à la colonie écossaise fondée dans les années 1620 par le roi d’Écosse et d’Angleterre sous le nom latin de Nova Scotia, en l’honneur de Jacques 1er d’Écosse. Depuis 1848, elle avait son propre gouvernement responsable.